Otra mano (Original Mois Benarroch)

He perdido muchas manos
Y las dos que me quedan
Son para abrazarte a ti

He perdido muchas piernas
Y las dos que me quedan
Son para ir hacia ti

He perdido muchos corazones
Y el corazón que me queda
Es para batir en ti

He perdido muchos sueños
Y el sueño que me queda
Es soñar contigo.
Es que el amor te hace idiota
Te enamoras de una mujer
Y después te pasas meses queriendo sólo escribir su nombre
Y te amo, te quiero, mi amor, mi vida.

El amor es lo peor que hay para la poesía
Y lo peor que le puede pasar a un poeta.

Ah, pero después viene lo mejor cuando el amor desaparece
Y destroza tu corazón
Entonces
Es cuando escribes los mejores poemas
De tu vida
Que ya ni quieres vivir.
Te quiero pedir perdón
Porque no te esperé
Más
Y me casé
Y porque no te busqué suficientemente
Y no tuve paciencia
Y creí en la ilusión
Y perdón
Porque no te encontré
Cuando estabas tan cerca
Porque estaba metido en mí mismo
Y en mi egoísmo
Y perdón
Por no haber estado contigo cuando
Me necesitabas
Y necesitabas mi mano
Y mi mirada.

Perdón
Por no haber creído bastante
En mi destino
Y en el milagro
Por haber creído que el tiempo
Se mueve
Y por no haber cambiado el tiempo
Cuando podía.

Y ahora este Kipur:
Le pido a Dios que nos abra
El camino
Que nos abra caminos
Puentes
Hacia nuestro yo profundo.
Caminos
En el destierro del mundo
En el exilio del universo
Y en los templos destruidos
Para que podamos
Andar descalzos
En la arena mojada
Hasta la cima.

Nadaba en la nada
Nadaba contra ponientes
Y contra levantes
Y sobrevivía
Sobre olas y mareas.
Mareos y lunas
Y entonces
Vi un faro
Y me gustó su luz
Y ahora sé cual es mi rumbo.
Pero…
Sólo sé ir hacia ti…
Las olas ya no me molestan
Las tempestades tienen sentido
Y los barcos que nunca me veían
Todos quieren salvarme.
Pero yo
Ya no quiero que me salven
Voy hacia tu luz
Vivo en ir hacia tu luz.

Cuando

Cuando pienso en ti
Soy de nuevo un adolescente
Y todo es posible en el mundo

Cuando pienso en el mundo
Soy un anciano con un bastón
Y no puedo ni andar un paso.

Y cuando paso por tu casa
De noche
Como un sonámbulo borracho
Y te canto serenatas
Soy eso
Un borracho más
Enamorado.

Y cuando me hablas por teléfono
Cuando veo como te pones roja
Cuando te leo mis poemas
Cuando te abrazo a la distancia
Y me besas en el oído
Pobre oído
Mi pobre oído
Que sólo oye la mitad de tu beso.
Así te digo
Te beso la teta derecha
Y me pongo rojo
Y sudo
Y se calienta mi cara
Y también la tuya…

¿Y esto qué es?
¿Pero esto qué es?
Tenemos ya muchos años
Y es que esto no pasa
Esto no se hace
Esto pasa en la adolescencia
Pero aunque ande con un bastón.

Que sentiré
Lo mismo

Lo mismo
Lo sé
Como yo mismo.

Une autre main (Version française Rosa Ramos)

J’ai perdu beaucoup des mains
Et les deux qui me restent
Sont pour te serrer

J’ai perdu beaucoup des jambes
Et les deux qui me restent
Sont pour aller vers toi

J’ai perdu beaucoup des coeurs
Et le cœur qui me reste
Il est pour battre chez toi

J’ai perdu beaucoup des rêves
Et le rêve qui me reste
C’est de rêver avec toi.
C’est que l’amour te rend idiot
Tu tombes amoureux d’une femme
Et après tu passes des mois voulant seulement écrire son nom
Et des je t’aime, je te veux, mon amour, ma vie.

Et l’amour c’est la pire chose qu’il y à pour la poésie
Et le pire qui peut lui arriver à un poète.

Ah, mais après viens la meilleure quand l’amour disparaît
Et mets en pièces ton cœur
Alors
C’est quand t’écris les plus beaux poèmes
De ta vie
Quand tu ne veux même plus vivre.
Je veux te demander pardon
Parce que je ne t’ai pas attendu
Encore un peu
Et je me suis marié
Et parce que je ne t’ai pas cherche suffisamment
Et je n’ai pas eu la patience
Et j’ai cru à l’illusion
Et pardon
Parce que je ne t’ai pas trouve
Quand tu étais si près
Parce que j’étais immergé en moi même
Et dans mon égoïsme
Et pardon
Par ne pas avoir été avec toi quand
Tu avais besoin de moi
Et t’avais besoin de ma main
Et mon regard

Pardon
Parce que n’ai pas assez cru
à ma destinée
Et au miracle
Pour avoir cru que le temps
bougeais
Et pour ne pas avoir changé le temps
Quand je le pouvais.

Et maintenant ce Kippour:
Je demande à Dieu qu’il nous ouvre
Le chemin
Qui nous ouvre des chemins
Ponts
Vers notre moi profond.
Chemins
En exile du monde
En exile de l’univers
Et aux temples détruits
Pour que nous puissions
Marcher pieds nus
Dans le sable mouillé
Jusque le sommet.

Je nageais dans le néant
Nageais contre des occidents
Et contre des orients
Et je survivais
Sur des vagues et des marées.
Vertiges et lunes
Et alors
J’ai vu un phare
Et j’ai aimé sa lumière
Et maintenant je sais quelle est ma destinée
Mais…
Je sais seulement aller vers toi…
Les vagues ne me dérangent plus
Les tempêtes ont leur sens
Et les bateaux que ne me voyaient jamais
Veulent touts me sauver maintenant.
Mais moi
Je ne veux plus être sauvé
Je vais vers ta lumière
Je vis allant vers ta lumière.

Quand

Quand je pense à toi
Je suis à nouveau un adolescent
Et tout es possible dans le monde

Quand je pense au monde
Je suis un homme âgé avec une canne
Et je ne peux même donner un pas.

Et quand je passe chez toi
La nuit
Comme un somnambule ivre
Et je chanté des sérénades pour toi
Je suis ça
Un ivrogne de plus
Amoureux.

Et quand tu me parles au téléphone
Quand je vois que tu rugis
Quand je te lis mes poèmes
Quand je t’embrasse dans la distance
Et tu m’embrasses l’oreille
Pauvre oreille
Ma pauvre oreille
Que n’entends que la moitié de ton baiser.
Ainsi je te dis
Je t’embrasse le sein droit
Et je rougis
Et je transpire
Et mon visage se chauffe
Et aussi le tien…

Et c’est quoi ça?
Mais que c’est quoi ça?
Nous avons déjà trop d’années
Et ça n’arrive pas
Ça ne se fait pas
Ça n’arrive que à l’adolescence
Mais même si marche avec une canne.
Je sais
Que je vais sentir
Le même.

Le même
Je le sais
Comme moi-même.