Mar de Sefarad- Esquina en Tetuán MOIS BENARROCH 18 Traducción francés
11 agosto 2011
Desaparecimientos (Original Mois Benarroch)
Era cuando te hablaba y te explicaba
cosas muy importantes
que de pronto desaparecías
y yo
seguía hablándote
explicándote
durante calles
hasta que me daba cuenta
que estaba hablando solo
explicándome a mí mismo
cosas inexplicables
y me decía
qué estará la gente pensando
de mí
un joven que ya se habla solo
en la calle
Desaparecías a menudo
siempre estaban todos buscándote
hasta que un día dejaste el país
ya allí te escapas de todos
pero nadie te conoce
nadie te busca
para intentar
seguir desde la última frase
para que puedas entender
la primera.
Eras Pasado
Las horas pasan son flores fuera de su tierra
tienes la lengua obligada de los jesuitas judíos
yo te veo camino al norte
camino a donde te parió tu madre
Eres esperanza y eras pasado, hoy
sólo sabes que vas, no sabes por qué
tu memoria es un espantapájaros
tus oídos son ojos encarcelados
Te da vergüenza que vean tus zapatos
el barro bajo la suela está lleno de espinas
hojas deshechas de una Biblia quemada
Lo que queda de tus viajes no es mucho
unas pocas memorias, cerillas de Estambul
una jarra de Castilla, una boina de Madeira.
Disparitions (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
C’était quand je te parlais et je t’expliquais
des choses importantes
quand tout d’un coup
tu disparaissais
et moi
je continuais à te parler
à t’expliquer
des rues durant
jusqu’à ce que je me rendais compte
que je parlais tout seul
et je m’expliquait à moi même
des choses sans explication
et je me demandais
ce que les gens pouvaient bien penser
de moi
un jeune qui parle tout seul
dans la rue.
Tu disparaissais souvent
On te cherchait toujours par tout
Jusqu’à ce que un jour t’as quitté le pays
là-bas tu t’enfouis de tous
mais personne ne te connaît
personne te cherche
pour essayer
de suivre la dernière phrase
pour que tu puisses comprendre
la première.
Tu étais passé
Les heures passent, ce sont des fleurs
en dehors de leur terre
tu as la langue oublié des jésuites juifs
je te vois marchant vers le nord
le chemin vers ou ta mère t’accouchait.
Tu es espoir et t’étais passé, aujourd’hui
Tu sais seulement que tu y vas, tu ne sais pas pourquoi
ta mémoire est un épouvantail
tes oreilles ce sont des yeux emprisonnés.
Tu as honte que l’on voit tes chaussures
le boue sous ta semelle est pleine d’épines
feuilles défaites d’une Bible brûlé
Ce qui reste de tes voyages ce n’est pas grand-chose
quelque souvenirs, des allumettes d’Istanbul
une carafe de Castille, un béret de Madeira.