Buscando aire (Original Mois Benarroch)
Noches de asma
en frente del monte
buscando aire
y tú mamá noches sin dormir
días sin escuela
buscando aire
ahogado
buscando aire
como hoy
como siempre
en un mundo ahogado
y tu mamá
ahogándome más todavía
tratando de traerme aire
de la montaña de enfrente
de los árboles, del otoño
del verano, del mar, del médico
de las tumbas, de los dioses,
de cualquier lado
Y hoy estás en el hospital
asmática
buscando aire
oxígeno
y sintiéndote sola.
Necesidad
Por favor
Dime que tengo razón
por favor dime
que no estoy soñando
que los montes que veo
no son fantasmas
que las memorias
no son invenciones
dime que todo este viaje
sin fin
tiene algún sentido.
Por favor
aunque sea mentira
dime que mi casa natal
todavía está en la misma calle
dime que nadie la ha tumbado
por favor convénceme
que no soy un elefante
y que toda mi memoria tiene sentido.
Por favor
tengo que escuchar estas palabras
muchas
muchas veces.
Cherchant de l’aire (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Nuits d’asthme
en face de la montagne
cherchant de l’aire
et toi maman, nuits sans dormir
jours sans école
cherchant de l’aire
étouffe
cherchant de l’aire
comme aujourd’hui
comme toujours
dans un monde étouffé
et toi maman
m’étouffant d’avantage
essayant de m’amener de l’aire
de la montagne d’en face
des arbres, de l’automne
de l’été, de la mer, du docteur
des tombeaux, des dieux,
de n’importe ou.
Et aujourd’hui tu es à l’hôpital
asthmatique
cherchant de l’aire
oxygène
et te sentant toute seule.
Besoin
S’il te plaît
Dis-moi que j’ai raison
S’il te plaît dis-moi
que je ne rêve pas
que ces montagnes que je vois
ne sont pas des fantômes
que les mémoires
ne sont pas des inventions
dis-moi que tout ce voyage
sans fin
a du sens.
S’il te plaît
même si c’est faux
dis-moi que la maison de ma naissance
est encore dans la même rue
dis-moi que personne ne l’a fait tomber
s’il te plaît convaincs-moi
que je ne suis pas un éléphant
et que toute ma mémoire a du sens.
S’il te plaît
Il faut que j’écoute ces paroles
encore
et encore.
Esquinas (Original Mois Benarroch)
Me gustan las esquinas
porque es donde las calles
se besan
y donde los amantes
a veces
después de meses
vuelven a abrazarse
y porque allí te vi ayer con tu bufanda roja
buscando una mirada que nunca encontrarás
una cabina telefónica para poder llamar
al que cuando viene no está
y cuando no viene es el despertar.
Jerusalén Nevada
Qué bella es Jerusalén cuando nieva parece una novia contenta
todo es tranquilidad las discusiones desaparecen de los rostros
todas las guerras se olvidan en esta ciudad cargada de historia
de memorias intolerancias y templos que recuerdan todo el futuro.
Des coins (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
J’aime les coins
parce que c’est là ou les rues
s’embrassent
et ou les amoureux
parfois
après des mois
se serrent dans les bras.
Et parce que là-bas je t’ai vue hier avec ton écharpe rouge
cherchant un regard que jamais tu ne trouveras
une cabine téléphonique pour pouvoir appeler
à celui que quand il vient, il n’est pas
et quand il reviens, c’est le réveil.
Jérusalem Enneigé
Qu’elle est belle Jérusalem quand il neige on dirait une fiancée heureuse
tout est tranquillité les discussions disparaissent des visages
toutes les guerres s’oublient dans cette ville chargé d’histoire
de mémoires intolérances et temples qui rappellent tout l’avenir.
Desaparecimientos (Original Mois Benarroch)
Era cuando te hablaba y te explicaba
cosas muy importantes
que de pronto desaparecías
y yo
seguía hablándote
explicándote
durante calles
hasta que me daba cuenta
que estaba hablando solo
explicándome a mí mismo
cosas inexplicables
y me decía
qué estará la gente pensando
de mí
un joven que ya se habla solo
en la calle
Desaparecías a menudo
siempre estaban todos buscándote
hasta que un día dejaste el país
ya allí te escapas de todos
pero nadie te conoce
nadie te busca
para intentar
seguir desde la última frase
para que puedas entender
la primera.
Eras Pasado
Las horas pasan son flores fuera de su tierra
tienes la lengua obligada de los jesuitas judíos
yo te veo camino al norte
camino a donde te parió tu madre
Eres esperanza y eras pasado, hoy
sólo sabes que vas, no sabes por qué
tu memoria es un espantapájaros
tus oídos son ojos encarcelados
Te da vergüenza que vean tus zapatos
el barro bajo la suela está lleno de espinas
hojas deshechas de una Biblia quemada
Lo que queda de tus viajes no es mucho
unas pocas memorias, cerillas de Estambul
una jarra de Castilla, una boina de Madeira.
Disparitions (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
C’était quand je te parlais et je t’expliquais
des choses importantes
quand tout d’un coup
tu disparaissais
et moi
je continuais à te parler
à t’expliquer
des rues durant
jusqu’à ce que je me rendais compte
que je parlais tout seul
et je m’expliquait à moi même
des choses sans explication
et je me demandais
ce que les gens pouvaient bien penser
de moi
un jeune qui parle tout seul
dans la rue.
Tu disparaissais souvent
On te cherchait toujours par tout
Jusqu’à ce que un jour t’as quitté le pays
là-bas tu t’enfouis de tous
mais personne ne te connaît
personne te cherche
pour essayer
de suivre la dernière phrase
pour que tu puisses comprendre
la première.
Tu étais passé
Les heures passent, ce sont des fleurs
en dehors de leur terre
tu as la langue oublié des jésuites juifs
je te vois marchant vers le nord
le chemin vers ou ta mère t’accouchait.
Tu es espoir et t’étais passé, aujourd’hui
Tu sais seulement que tu y vas, tu ne sais pas pourquoi
ta mémoire est un épouvantail
tes oreilles ce sont des yeux emprisonnés.
Tu as honte que l’on voit tes chaussures
le boue sous ta semelle est pleine d’épines
feuilles défaites d’une Bible brûlé
Ce qui reste de tes voyages ce n’est pas grand-chose
quelque souvenirs, des allumettes d’Istanbul
une carafe de Castille, un béret de Madeira.