DEMASIADA MEMORIA 7- Traducción al francés
23 febrero 2012
DEMASIADA MEMORIA (Original Mois Benarroch)
De alguna forma mi pasado incluye
a Lucena y Granada
para mi madre todo esto es superfluo
sí, eso es el pasado
sí, España… sí, porque hablamos español
sí… etcétera
hasta Tetuán es para ella pasado
vive en el presente
y yo me paseo por la historia
y mi memoria es de mil años
mis sueños son de mil años
mi pasado tiene mil años
y mi presente tiene mil años
y no puedo con menos de eso
ni un año menos
no me creo más joven
y me imagino muy bien agricultor en Lucena
tesorero en Granada
me imagino muy bien
en las matanzas de los cristianos
convirtiéndome a la fe cristiana
siendo marrano
tomando el camino de Portugal
en el barco hacia Tánger
escapándome para Tetuán
sufriendo la pobreza marroquí
y el ultimo pogromo árabe en 1790
me imagino viajando a Brasil a Venezuela
a finales del siglo diecinueve
volviendo para casarme con una Tetuaní
o viajando a Orán
y siendo el español de los judíos Oraneses
o no convirtiéndome al cristianismo
y emigrando a Fez en el siglo catorce
y después del pogromo de 1600
llegando a Tetuán
y viniendo a Jerusalén
sionista convencido
o yéndome a España
Español convencido
comiendo tapas
y bebiendo rioja
tengo demasiada memoria
preferiría menos memoria
como mi madre.
TROP MÉMOIRE (Version française Rosa Ramos)
En quelque sorte mon passé inclut
Lucena et Grenade
pour ma mère tout cela est superflu
oui, c’est du passé
oui, Espagne… oui, parce que nous parlons l’espagnol
oui… et caetera
jusqu’à Tétouan est pour elle le passé
elle vit le présent
et moi je me promène dans l’histoire
et ma mémoire elle est millénaire
mes rêves son millénaires
mon passé est millénaire
et mon présent à mille ans
et je ne peux pas vivre avec moins
même un an de moins
je ne crois pas que je sois plus jeune
et je m’imagine très bien agriculteur à Lucena
trésorier à Grenade
je m’imagine très bien
dans les tueries des chrétiens
me convertissant à la foi chrétienne
étant un marrane
prenant le chemin du Portugal
dans le bateau vers Tanger
m’enfuyant vers Tétouan
subissant la pauvreté marocaine
et le dernier pogrom árabe en 1790
je m’imagine voyageant au Brasil à Venezuela
à la fin du dix-neuvième siècle
revenant pour me marier à une fille de Tétouan
ou voyageant à Oran
et étant espagnol au milieu des juifs d’Oran
ou ne pas m’ayant converti au christianisme
et émigrant vers Fès au quatorzième siècle
et après le pogrom de 1600
arrivant à Tétouan
et arrivant à Jérusalem
comme un sioniste convaincu
ou partant vers l’Espagne
Espagnol convaincu
mangeant des tapas
et buvant du rioja
j’ai trop de mémoire
j’aurais préfère moins mémoire
comme ma mère.
ESQUINA DE TETÚAN 12- Traducción al francés
17 febrero 2012
DEJA VU (Original Mois Benarroch)
Como te decía
los vientos eran fuertes
Jerusalén nevada
las casas blancas
no parecían formar parte de una capital
centro del mundo
redondo
y cuando te escapas de algo
lo encuentras por el otro lado
Como te decía
nunca me sentí realmente
parte de todo esto
me parecía un sueño
un dèja vu
un amigo que sale de la cárcel
pero no algo real
Como te decía
como te explicaba
todos siempre me daban la impresión
de no entender nada de lo que
decía.
DÉJÀ VU (Version française Rosa Ramos)
Comme je te disais
les vents étaient forts
Jérusalem enneigé
les maisons blanches
no semblaient pas faire partie d’une capitale
centre du monde
rond
et quand tu t’enfuis de quelque chose
tu la retrouves de l’autre coté
Comme je te disais
je ne m’ai jamais senti comme
faisant réellement parti de tout cela
tout semblait un rêve
un déjà vu
un ami qui sort de prison
mais pas aussi réel
Comme je te disais
comme je te racontais
ils donnaient tous l’impression
de ne rien comprendre à ce que je disais.
ESQUINA DE TETÚAN 5- Traducción al francés
9 febrero 2012
2.
¿Hemos llegado ya, mamá?
Hace años hijo.
Porque, mamá, no veo que hayamos llegado
estos no son judíos como yo.
Este es tu pueblo hijo, este tu país.
Pero, mamá, no veo los árboles de mi niñez
y todo lo que la gente me dice me parece extraño.
Esto es lo que hay.
Pero me prometiste que íbamos a nuestro país
y este no es mi país este no es mi pueblo
estos no son mis judíos.
Si quieres, vete.
¿A dónde, mamá?
En mi ciudad natal no existen ni mi doble ni mi sombra
mis hijos han nacido aquí
y hasta ellos me son extraños
mi mujer es de otro país
no conoce nuestras costumbres
mis lenguas son todas diferentes de las lenguas humanas
no tengo a dónde volver me quede sin país y sin pueblo
y este viaje no se acaba no hay forma de que se acabe,
estoy para siempre en esas cuatro de la mañana
el ultimo olor del café con leche en la cafetera
saliendo hacia Ceuta y viendo Algeciras desde el mar
me he quedado para siempre en ese viaje nocturno
que nunca ve el día y por más que lo intento
soy un extranjero aquí en esta patria
que tanto echaste de menos y
ahora me dices, mamá,
que me vaya a España
con mi tribu agrandada
que me vaya a otro exilio
otra patria que se convirtió en exilio
como Israel como Jerusalén
como Tetuán como Lucena
todas nuestras patrias se vuelven exilio.
2. (Version française Rosa Ramos)
Sommes nous arrivés, maman?
Depuis des années mon fils.
Pour quoi, maman, je ne vois pas que nous soyons arrivés
ceux-là ne sont pas juifs comme moi.
Celui-ci est ton peuple mon fils, celui-là ton pays.
Mais, maman, je ne vois pas les arbres de mon enfance
et tout ce que les gent font me paraît étrange.
Voilà ce que il y a.
Mais tu m’as promis que nous allions vers notre pays
et celui-là n’est pas mon pays et celui-là n’est pas mon peuple
ceux-là ne sont pas mes juifs.
Si tu veux, va t’en.
Mais ou, maman?
Dans la ville de ma naissance n’existe ni mon double ni mon ombre
mes enfants sont nés ici
et même eux sont étrangers pour moi
ma femme est d’un autre pays
elle ne connait pas nos habitudes
mes langues sont toutes differents des langues humaines
je n’ai pas d’endroit ou revenir je n’ai plus de pays et sans peuple
et ce voyage je n’ai pas manière de l’achever,
je suis pour toujours à quatre heures du matin
la dernière odeur de cafe avec du lait dans la cafetière
en sortant vers Ceuta et voyant Algésiras depuis la mer
je suis resté pour toujours dans ce voyage nocturne
que ne voit jamais le jour et même si j’essaie
je suis un étranger ici dans cette patrie
que tant t’a manqué et
maintenant tu me dis, maman,
que je m’en aille en Espagne
avec ma tribu agrandit
que je m’en aille à un autre exile
un autre patrie que c’est converti en exile
comme Israël comme Jerusalem
comme Tétouan comme Lucena
toutes nos patries deviennent exile.