MI EXILIO MI CASA 2- Traducción al francés
13 marzo 2012
2. (Original Mois Benarroch)
Esta casa no es mi
casa, desde mi ventana no
veo los montes que me
incitaron a crecer
no veo la jefatura
no veo la policía
no veo moros
A veces veo al árabe
que se escapó asustado
con sus padres de esta casa
con todos sus ocho años
hoy tiene cincuenta
su hijo está en la cárcel
a veces lo veo en mis sueños
lo veo niño y envejeciendo
el día que se escapó
dejando la cama todavía caliente
el vacío fue llenado
por un judío sefardita
que vivía en una cabaña
cerca de esta casa
y que venía de Rumania
después de haber sido expulsado
de Granada,
Era invierno y hacía frío
después llamó a su primo
y le dijo que viniera
la casa era grande
y tenía miedo
de estar solo
invierno del 48
tenía miedo de que
los árabes volviesen
y todavía hoy su mujer
con sus 90 años
aúlla
grita
espantando a mis hijos
y a veces canta canciones
en Ladino
que ya no oye por ningún oído
y yo me escapo de ella cuando la veo
para que no me cante
canciones de Charles Aznavour
porque mi mujer es Francesa
El maridó murió hace cinco años
después de un largo Cáncer
trabajó toda su vida en una
tabaquería
tuvieron una hija que fue muy bella
y enloqueció, y los médicos,
para ayudarla, en el manicomio,
la llenaron de medicinas
y murió a los cuarenta años
también ella aullaba por las noches
como un lobo estepario,
y otros dos hijos
que viven en New Jersey
a dos calles el uno del otro
pero que nunca se hablan
vienen a ver a la madre por separado
y hacen lo que pueden
para llevarse toda la herencia
la casa ya vale medio millón de dólares
cuando el mercado esta alto
y por todo esto sé que esta casa
no es mi casa
mi casa la había construido
mi abuelo, no con piedras,
ni con dinero, la había construido
con amor, pensando en mi futuro
en un futuro en el que yo, su tocayo,
viviría en esa misma casa
habitada hoy por moros
que no entienden sus piedras,
casa en la que estoy siempre presente
casa en la que no vivo.
Esta casa no es mi casa
nunca oigo en ella hablar español
respiro, cómo, duermo, voy y
vengo, y mis pasos no dejan
huellas, cuando me veo en el espejo
nunca me soy familiar
cambio de gafas todos los años
para ver si algo ha cambiado
pero no puedo cambiar de ojos
sigo siendo el mismo extranjero
perdido en el laberinto
y cada vez que intento salir
que creo que voy a salir
me encuentro en otro cuarto
buscando otra puerta
viendo otra ventana
con un paisaje que
no me recuerda nada
que vi o que soñé.
Esta casa no es mi casa
pastores desconocidos
se dicen amigos míos
y nunca me hablan
de sus viejos vinos
De madrugada oigo gallos
aullando como lobos
truenos sonando como shofares*
relámpagos calzados de zuecos
en esta casa mi casa
paso de una realidad a otra
como si fuese un tren
pero en ningún vagón encuentro
a mi hermano con su cabello rubio
pidiendo que le ayude a subir
las escaleras o a bajar
en cada vagón hay un antepasado
que no quiere o no sabe
decirme dónde esta el conductor
ni cuál es la dirección del mar
ni dónde está el barco
que me llevará a mi mar.
Esta casa mi casa
recién casada recién causada
recién calzada recién cansada
nunca me devuelve cambio
cuando meto mis billetes
nunca en ella suena el teléfono
que anuncie el cambio
nunca suena la campana
que me lleve a la puerta
nunca suena el timbre
de esa mujer esperada
esta casa mi casa
es un rezo sin fin
las palabras se repiten solas
y el fin del libro es el comienzo
el cuento se vuelve a contar a sí mismo
por las paredes que me hablan
paredes que son los niños del mundo
sacados de casas en medio de un cuento
para llegar a otras casas de las que fueron
expulsados otros niños.
Cada piedra es un Corazón
que batía que combatió
pero perdió la batalla
cuando menos se acordaba
cada capa de pintura
eliminando una memoria
un garabato hecho por un niño
que descubría por primera vez el lápiz
su madre regañándole y él
no comprendiendo que estas paredes
tan seguras, tan cálidas
de pronto un día desaparecerán
de esta casa mi casa
cada silla una caída
cada mesa un terremoto
cada vaso es sangre
cada plato una promesa
no cumplida
cada puerta un abismo
cada asa una mano
amputada.
2. (Version française Rosa Ramos)
Cette maison ce n’est pas ma
maison, de ma fenêtre je ne vois pas
les montagnes que m’ont
incité à croître
je ne vois pas la préfecture
je ne vois pas la police
je ne vois pas des maures
Parfois je vois l’arabe
qui c’est enfui effrayé
avec ses parents dans cette maison
avec tous ses huit ans
aujourd’hui il en a cinquante
son fils est en prison
parfois je le vois dans mes rêves
je le vois enfant et vieillissant
le jour qu’il c’est enfui
laissant le lit encore chaud
le vide a été rempli
par un juif séfarade
qui vivait dans une cabane
près de cette maison
et qu’il venait de Roumanie
après avoir été expédié
de Grenade,
Était hiver et il faisait froid
après il a appelé son voisin
et lui a dit qu’il vienne
la maison était grande
et il avait peur
d’être seul
hiver du 48
avait peur que
les arabes reviennent
et encore maintenant sa femme
avec ces 90 ans
elle hurle
elle crie
elle fait peur à mes enfants
et parfois chante des chansons
en Judéo-espagnol
qu’elle ne peut pas entendre par aucune oreille
et je m’enfuis de que je la vois
pour ne pas qu’elle me chante
des chansons de Charles Aznavour
parce que ma femme est française
Le mari est mort il y à cinq ans
après un long cancer
il a travaille toute sa vie dans
une tabatière
ils ont eu une fille qui était très belle
et elle est devenu folle, et les médecins,
pour l’aider, dans l’asile,
l’on rempli de médicaments
et elle est morte à quarante ans
elle aussi hurlait la nuit
comme un loup de la steppe,
et deux autres enfants
qui vivent à New Jersey
a deux rues l’un de l’autre
mais qu’ils ne se parlent jamais
viennent voir leur mère séparément
et ils font ce qu’ils peuvent
pour amener tout l’héritage
la maison seule elle vaut le demi million dollars
quand le marché est au plus haut
et pour tout ça je sais que cette maison
ce n’est pas ma maison
ma maison l’avait construit
mon grand-père, non avec des pierres,
ni avec de l’argent, il l’avait construit
avec amour, pensant à l’avenir
un avenir dans lequel moi, son homonyme,
vivrait dans cette même maison
habité à ce jour par des maures
que ne comprennent pas leur pierres,
maison dans laquelle je suis toujours présent
maison dans laquelle je ne vis pas.
Celle-ci ce n’est pas ma maison
jamais je n’entends parler personne en espagnol
je respire, je mange, je dors, je vais et
je reviens, et mes pas ne laissent pas de
traces, quand je me vois dans le miroir
je ne me résulte jamais familier
je change les lunettes tous les ans
pour voir si quelque chose a change
mais je ne peux pas changer de yeux
je suis toujours le même étranger
perdu dans le labyrinthe
et à chaque fois que je veux sortir
que je crois que je vais sortir
je me retrouve dans une autre pièce
cherchant une autre porte
voyant une autre fenêtre
avec un paysage que
ne me rappelle rien
de ce que j’ai vu ou rêve.
Celle-ci ce n’est pas ma maison
bergers inconnus
se disent mes amis
et jamais ne me parlent
de ces vieux vins
A l’aube j’entends des coqs
hurlant comme des loups
des tonnerres qui sonnent comme des shofars*
éclaires chausses avec des sabots
dans cette maison ma maison
je passe d’une réalité à une autre
comme si j’étais un train
mais dans aucun wagon je ne retrouve
mon frère avec ses cheveux blonds
me demandant que je l’aide à monter
les escaliers ou à descendre
dans chaque wagon il y à un aïeul
que ne veut ou il ne sait pas
me dire ou il est le conducteur
ni quelle est la direction de la mer
ni ou ils le bateau
qui m’amènera a ma mer.
Cette maison ma maison
à peine marié à peine causé
à peine chaussé à peine fatigué
ne m’a jamais rendu la monnaie
quand je mets mes billets
en elle le téléphone ne sonne jamais
pour annoncer un changement
la cloché ne sonne non plus jamais
pour m’amener à la porte
jamais ne sonne la sonnette
de cette femme attendu
cette maison ma maison
est une prière sans fin
les paroles se répètent seules
et la fin du livre c’est le commencement
le conte se raconte à nouveau à lui même
dans les mur qui me parlent
mur que sont enfants du monde
sortis de maisons du milieu d’un conte
pour arriver à d’autres maison desquelles
d’autres enfant on été exclus.
Chaque pierre est un Coeur
que battait que combattait
mais qu’il a perdu la bataille
quand moins il ne le pensait
chaque couche de peinture
éliminant une mémoire
un gribouillage fait par un enfant
que découvrait pour la première fois le crayon
sa mère le grondant et lui
sans comprendre que ces murs
si surs, si chauds
bientôt un jour vont disparaître
de cette maison ma maison
chaque chaise une chute
chaque table un tremblement de terre
chaque verre est sang
chaque assiette une promesse
que ne c’est pas accompli
chaque porte un abîme
chaque anse une main
amputée.