Mar de Sefarad- Esquina en Tetuán MOIS BENARROCH 17 Traducción francés
16 julio 2011
Mi Infancia (Original Mois Benarroch)
Es la portera gritando a su hijo
¡Juanito que mala condición tienes!
y el pobre, cojo, escapándose de sus palos.
Sol que nos cuidaba, en la judería
gritando «Ua ya miri y miri y miri pero
como esto no miri,» mi hermano y yo
enloqueciéndola de travesuras
Los bocadillos de salchichón que preparaba
mi abuela los viernes y sábados y que nunca
eran suficiente para nuestro hambre
todos echándonos sobre ellos.
La jefatura en frente de casa, el monte
en frente en el que se acaba la cordillera
del Rif, el Mediterráneo frío cerca del atlántico.
La palabra Carcamal.
El club, mi primo y yo en medio de una fiesta
con cuarenta chicas y sin chicos yo metiendo manos
a todas sin discriminación.
Mi infancia se acabó en un momento claro y clave
a los doce años cuando me arrancaron de mi ciudad en
busca de un sueño dos veces milenarios.
Sueños que en pesadillas vuelven.
Y pregunto ¿Qué es una calle sin esquina?
¿Qué un sol sin ojos? ¿Un Gallo sin amanecer?
Bienaventurado el hombre
que nace y muere en la misma calle
que nunca de su ciudad sale y
comparar no sabe.
Mon Enfance (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
C’est la gardienne qui crie sur son fils
¡Juanito tu as vraiment une mauvaise configuration!
et le pauvre, boiteux, fuyant de ses coups.
Sol qui s’occupait de nous, dans le quartier juif
criant «Ua ya miri y miri y miri mais
comme ça no miri,» mon frère et moi
la rendant folle de nos mauvais tours.
Les sandwiches au saucisson que ma grand-mère
préparait les vendredis et les samedis que jamais
étaient suffisants à notre famine
on se jetait sur eux, nous tous.
La préfecture devant la maison,
la montagne devant, là ou fini la chaîne
du Rif, la froide Méditerranée prés de l’atlantique.
La parole Carcamal. (*)
Le club, mon cousin et moi-même dans une fête
avec quarante filles et sans garçons et moi en les touchant
toutes sans discrimination.
Mon enfance c’est fini dans un instant très clair et précis
Quand aux douze ans m’ont arraché de ma vile
A la recherche d’un rêve deux fois millénaires.
Rêves que deviennent cauchemars.
Et je demande, C’est quoi une rue sans coins?
C’est quoi un soleil sans yeux?
Un coq sans lever du jour?
Bienheureux l’homme
qui peut naître et mourir dans la même rue
que ne sort jamais de sa ville et
ne sait pas comparer.
(*) Ce mot laissé dans le poème sans traduction veut dire : « Vieux Croulant »