Te espero en una estación de tren desierta Poemas de amor y delirio 4 MOIS BENARROCH TRADUCCIÓN AL FRANCÉS
26 agosto 2011
Un pasado futuro (Original Mois Benarroch)
Y esto que pasó
Hace ya cinco años
Gané un premio literario
Con un manuscrito
Corregido
Por tus ojos
Y te compré un anillo de oro
Con un rubí
¿Te gustan los rubíes?
Y cuando me diste las gracias
¿Cómo se puede dar tanto?
Sabíamos los dos que nunca te lo pondrías
Y que alguien lo heredará
Creyendo que es una simple
Piedra preciosa
Sin saber su historia
Sin saber
El color de nuestras memorias.
Un passé future(Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Ce qui c’est passé
Il y à déjà cinq ans
J’ai gagne un prix littéraire
Avec un manuscrit
Corrigé
Par tes yeux
Et je t’ai acheté une alliance en or
Avec un rubis
Est-ce que tu aimes les rubis?
Et quand tu m’as dit merci
Comment peut-on donner autant?
Nous savions tout les deux que jamais tu ne le mettrais
Et que quelqu’un va l’hériter
Croyant que ce n’est-ce que une simple
Pierre Précieuse
Sans savoir son histoire
Sans savoir
La couleur de nos mémoires
Te espero en una estación de tren desierta Poemas de amor y delirio 2 MOIS BENARROCH TRADUCCIÓN AL FRANCÉS
19 agosto 2011
No entiendo Original Mois Benarroch
No entiendo este mundo en el que no estamos juntos
Entiendo mejor las guerras, los genocidios, los terremotos
Nosotros, que somos unidad
Y que vivimos en la distancia de la materia
No entiendo el sentido de la nube sin lluvia.
No entiendo para qué sirven las palabras
Si no nos pueden unir
Si los mares que nos separan son
Más fuertes que ellas.
No entiendo la distancia en la unidad del corazón
Ni como baten los barcos cuando el naufragio es una mentira
Mientras nuestra distancia es la que crea
Las guerras y todos los desastres humanos.
No entiendo qué sentido tiene el mundo en la noche estrellada
Cuando estás lejos de mí y miras las mismas estrellas.
Ni para qué se molestó Dios en crearlo
Tan sin sentido, tan inhumano
Je ne comprends pas (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Je ne comprends pas ce monde dans lequel nous ne sommes pas ensemble
Je comprends mieux les guerres, les génocides, les tremblements.
Nous, que sommes unité
nous vivons dans la distance de la matière
Je ne comprends pas les sens du nuage sans pluie.
Je ne comprends pas à quoi servent les paroles
Si elles ne peuvent pas nous unir
Si les mers qui nous séparent sont
Plus fortes qu’elles.
Je ne comprends pas la distance dans l’unité du coeur
Ni comment battent les bateaux quand le naufrage est un mensonge
Tandis que notre distance est celle que crée
Les guerres et touts les désastres humains.
Je ne comprends pas quel sens a le monde dans la nuit étoilé
Quand tu es loin de moi et regardes les mêmes étoiles
Ni pour quoi Dieu c’est embêté à créer
Cette absurdité, si inhumaine
La Hípica (Original Mois Benarroch)
Tráeme, tráeme un cuchillo frontal.
Sustrae hojas perdidas para siempre
poemas cortados por ruidos
y semejantes,
Tráeme, tráeme un caballo cabal
una monja marroquí, los ojos
perdidos del mendigo en frente de la escuela
y ponte a correr hacia la clase
Tráeme, tráeme una portera postrera
un camino que pasa por Xauen
las espinas de lenguados enormes
y después échame, échame al mar
o a la piscina de la hípica, allí
me esperan las memorias olvidadas, el miedo.
Caballos
Y
Vendrán, vendrán corriendo
cabalgando
caballos azules negros y grises
caballos olvidados
caballos de todos los siglos
vendrán
a aplastar cuanto vean
todo
hombres mujeres y niños
y burros y zorros y perros y gatos
Vendrán
más y más caballos
y nadie podrá pararlos
ni bombas atómicas
ni gases ni química ni virus
serán los caballos más fuertes que existieron
caballos que recuerdan todas
las injusticias hechas y por hacer
y el hombre se preguntará
por qué en mi tiempo
por qué mi casa
por qué mi familia y mis hijos
y nadie podrá responder
los caballos azules, los caballos celestes
esos serán los peores
acabarán con inmuebles de doscientos pisos
destruirán tanques y aviones
soplando sobre ellos
y el presidente calmará
y los especialistas analizarán
y los televisores hablarán
pero nada ayudará
vendrán más y más caballos
de ningún lado
caballos que aparecen de pronto
en frente de gente andando por las calles
y tú, en la cama, me mirarás
desesperada, esperando mi rescate
te miraré y de pronto me
convertiré en
caballo rojo.
L’Hippique (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Amène-moi, amène-moi un couteau frontal.
Soustrait des feuilles perdues à tout jamais
des poèmes découpés par des bruits
et des choses semblables,
Amène-moi, amène-moi un cheval complet
une marocaine religieuse, les yeux
perdus du mendiant en face de l’école
et vas-y cours vers la classe.
Amène-moi, amène-moi une concierge ultérieure
un chemin qui passe à Chefchaouen
les épines des énormes soles
et après jette-moi, jette-moi à la mer
o a la piscine de l’hippique, là-bas
m’attendent les mémoires oubliées, la peur.
Des chevaux
Et
Viendront, viendront en courant
chevauchant
des chevaux bleus noirs et gris
des chevaux oublies
des chevaux de touts les siècles
viendront
écraser tout ce qu’ils voient
tout
hommes femmes et enfants
et ânes et renards et chiens et chats
Viendront
de plus en plus de chevaux
et personne ne pourra les arrêter
ni bombes atomiques
ni des gazes ni chimiques ni virus
seront les chevaux plus forts qui ont existé
chevaux qui rappellent toutes
les injustices faites et à faire
et l’homme se demandera
pour quoi dans mon temps
pour quoi chez moi
pour quoi ma famille et mes enfants
et pour quoi personne peut répondre
les chevaux bleus, les chevaux ciel
ceux là seront les pires
finiront avec immeubles de deux cents étages
détruiront des tanks et des avions
soufflant sur eux
et le président rassurera
et les spécialistes analyseront
et les télévisions parleront
mais rien n’aidera
viendront de plus en plus des chevaux
sortis de nulle part
chevaux qui arriveront d’un coup
en face des gens marchant dans les rues
y toi, sur le lit, tu me regarderas
désespéré, espérant mon sauvetage
et regarderais et d’un coup je me
transformerait en
cheval rouge.
El Futuro (Original Mois Benarroch)
El futuro es la acera de enfrente
el hombre que viene hacia ti
la mujer que no te ve
el autobús tomando a la izquierda
el avión que no aterriza en su aeropuerto
las luces apagadas.
La gitana
En cada puerto me espera
una gitana manca
con un bebé circuncido
y yo no llego por más que intento
porque las olas son de sangre
y la espuma es una ventana
que me lleva a otra ola
que me lleva a otro mar
que me lleva a una orilla desierta
a un desierto sin agua
y en cada puerto me espera una manzana
y un reloj estropeado que marca las horas
en una mano que ya no existe.
L’Avenir (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
L’avenir c’est le trottoir d’en face
l’homme qui viens vers toi
la femme qui ne te vois pas
le bus qui tourne à gauche
et l’avion qui n’atterris pas dans son aéroport
les lumières éteintes.
La gitane
À chaque port m’attends
une gitane manchote
avec un bébé circoncis
et moi, même en essayant je n’arrive pas à temps
parce que les vagues sont de sang
et l’écume est une fenêtre
qui me mène a une autre vague
qui me mène a une autre mer
qui me mène a une rive déserte
à un désert sens eaux
et à chaque port m’attends une pomme
et une montre abîmé qui marque les heures
dans une main qui n’existe plus.
APOGEO DEL MEDIODÍA (Original José Vidal Valicourt)
Tan sólo quedan los desperdicios de una biografía. Aquel resquicio de luz desembocaba sin remedio en la noche. En una noche que no era un mero paréntesis del día, un simple descanso de las horas lectivas, sino que pertenecía a la lógica del vacío, al umbral infinito que anuncia la destrucción de las certezas. Por vez primera sentiste cómo la escritura, tu vida, se desangraba en el centro asesino de aquel mediodía. Tan sólo te quedaba la dudosa complicidad de los espejos en aquella habitación sin sombras.
Desnudo y vulnerable, esperabas la llegada de algún testigo que certificara tu soledad. Alguien que pronunciase, sin pompa, la sentencia: “estás solo en el mundo.” Ella, que desapareció por un intersticio de tu escritura, te espera ahora a la salida de este poema.
APOGEU DEL MIGDIA (Versió catalana Rosa Ramos)
Només queden les deixalles d’una biografia. Aquella resquícia de llum desbocada sense remei a la nit. En una nit que no era una mera parèntesi del dia, un simple descans de les hores lectives, sinó que pertanyia a la lògica del buit, al llindar infinit que anuncia la destrucció de les certeses. Per primera vegada sentires com l’escriptura, la teva vida, es dessagnava en el centre assassí del migdia. Tan sols et quedava la dubtosa complicitat dels espills en aquella habitació sense ombres.
Nu i vulnerable, esperaves l’arribada d’un testimoni que certifiques la teva solitud. Algú que pronuncies, sense pompes, la sentencia: “estàs tot sol en aquest món”. Ella que desaparegué en un interstici de la teva escriptura, t’espera ara a la sortida d’aquest poema.
APOGÉE DU MIDI (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Seulement restent les gaspillages d’une biographie. Cette lueur de lumière débouche sans remède dans la nuit. Dans une nuit qui n’était pas une simple parenthèse du jour, un simple repos des heures scolaires, mais qui appartenait a la logique du vide, au seuil infinie qui annonce la destruction des certitudes. Pour la première fois tu as senti comment l’écriture, ta vie, se saignait dans le centre assassin de ce midi. Seulement te restait la douteuse complicité des miroirs dans cette chambre sans ombres.
Nu et vulnérable, t’attendais l’arrivée d’un témoin qui certifie ta solitude. Quelqu’un qui prononce, sans pompes, la sentence : « tu es tout seul dans le monde ». Elle, qui avait disparut dans une fente de ton écriture, t’attends maintenant à la sortie de ce poème.
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EL IDILIO (Original José Vidal Valicourt)
La escritura se desliza por su cuerpo. El poema, al principio reticente, te embarca en una aventura de la que te costará salir. Levantas los ojos del poema haciéndose, y ves la farmacia parpadeante. El eterno dilema: remedio o veneno. La noche es un amontonamiento de proyectos que se van poco a poco diluyendo. La escritura se detiene ante una aduana remota, una frontera apenas visible. “No tengo nada que declarar”, balbuceas. Traspasas el umbral con las manos vacías.
Sospechan de ti. Ella vuelve a deambular por el poema. Lo va deformando. Tú querías introducir un silencio en la escritura, un hueco por donde pudieses escaparte sin ser percibido. Pero estás haciendo demasiado ruido, y ella persiste en adueñarse de los adjetivos y de los nombres propios. Por un instante, piensas que estás acabado, quesería mucho mejor solventar el problema con un verso fuera de tono.
Desde el interior del poema se elevan lamentos, desgarraduras, una sinfonía de gatos locos o de violines en celo. Ahora suspiras por un sistema cartesiano que limpie de residuos esta olla de grillos, esta polifonía histérica para imponer una sola voz. Ella se insinúa de nuevo, pálida como una monja o como una geisha (eso ya no lo sabes, eso ya no estás en condiciones de saberlo). El poema encalla. No hay más palabras que acudan en tu auxilio. Escribes, pero sólo estás empezando a morir.
EL IDIL·LI (Versió catalana Rosa Ramos)
L’escriptura llisca pel seu cos. El poema, al principi reticent, t’embarca en una aventura de la que et costarà sortir. Aixeques els ulls del poema fent-se, i veus la farmàcia parpellejant. L’etern dilema: remei o verí. La nit és un apilonament de projectes que es van diluint poc a poc. L’escriptura és deté davant una duana remota, una frontera quasi bé invisible. “No tinc rés per declarar”, balbuceges. Traspasses el llindar amb les mans buides.
Sospiten de tu. Ella torna a deambular pel poema. El va deformant. Tu volies introduir un silenci dins l’escriptura un forat pel que poguessis escapar-te sense ésser apercebut.
Però estàs fent massa soroll, i ella persisteix en apoderar-se dels adjectius i dels noms propis. Per un instant, penses que estàs acabat, que seria molt millor liquidar el problema amb un vers fora de to.
Des del interior del poema se solleven laments, esquinços, una simfonia de moixos esbojarrats o de violins en cel. Ara sospires per un sistema cartesià que netegi de residus aquesta olla de grills, aquesta polifonia histèrica per imposar una sola veu. Ella s’insinua una altre vegada, pàl·lida com una monja o una geisha (això ja no ho saps, això ja no estàs en condicions de saber-ho) El poema encalla. No hi ha més paraules que corrin al teu auxili. Escrius, però només estàs començant a morir.
L’IDYLLE (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
L’écriture se glisse par son corps. Le poème, au début réticent, t’embarque dans une aventure dans laquelle en sortir va te coûter. Tu lèves les yeux du poème ce faisant, et tu vois la pharmacie cillant. Le éternel dilemme: remède ou venin. La nuit est un empilement de projets qui petit à petit se diluent. L’écriture se stoppe devant une douane lointaine, une frontière à peine visible. « Je n’ai rien à déclarer », tu gazouilles.
Tu franchises le seuil avec les mains vides.
Ils te soupçonnent. Elle revient pour déambuler de par le poème. Elle le déforme. Tu voulais introduire un silence dans l’écriture, un fossé où tu puisses t’échapper sens être remarqué. Mais tu fais trop de bruit, et elle persiste en s’approprier des adjectifs et des noms propres. Pour un instant, tu penses que tu es fini, qu’il serait mieux venir à bout du problème avec un vers hors du ton.
Depuis l’intérieur du poème s’élèvent des lamentations, déchirures, une symphonie de chats fous ou des violons en rut. Maintenant tu soupires à cause d’un système cartésien que nettoie de résidus cette cour du roi Pètaud, cette polyphonie hystérique pour imposer une seule voix. Elle se insinue a nouveau, pale comme une bonne sœur ou une geisha (cela tu ne le sais déjà pas, cela tu n’est plus en conditions de le savoir)
Le poème échoue. Il n’y à plus de paroles qui viennent à l’aide. Tu écris, mais seulement tu commences à mourir.
EL RELATO IMPOSIBLE (Original José Vidal Valicourt)
Ella se asoma a la esquina de la página. Su figura, diminuta, avanza hacia ti. Pronto la verás de cerca, maquillada como una actriz japonesa, ofreciéndote su cuerpo pálido. Antes de que sea demasiado tarde, tendrás que apurarte para dar término a este relato. En los márgenes del texto murmuran unos personajes que solicitan su entrada, su derecho a intervenir en la trama. Tratas de convencerles de que ya no existe trama alguna, de que la narración ya no pertenece al tiempo usual de la escritura.
El presente, les dices, es sólo una acumulación de espacios soñados y tiempos que agonizan para organizarse de otro modo.
Hay un compás de espera. Ella, sin dejar de bostezar y con una lentitud que te excita, se deshace de su kimono blanco. Estás paralizado entre lo que ya no puede ser y lo que ya ha sido. Navegas el relato. Ella se aproxima a su centro neurálgico para hacerlo añicos, para instaurar en el interior del texto la mecánica del desastre.
EL RELAT IMPOSSIBLE (Versió catalana Rosa Ramos)
Ella s’aboca a la cantonada del pàgina. La seva figura, diminuta, avança vers tu.
Aviat la veuràs de prop, maquillada com una actriu japonesa, oferint-te el seu cos pàl·lid. Abans que sigui massa tard, tindràs que frissar per donar per acabat aquest relat.
En els marges del text murmuren uns personatges que sol·liciten la seva entrada, el seu dret a intervenir a la trama. Tractes de convèncer-los de que ja no existeix cap trama, de que la narració ja no pertany al temps usual de l’escriptura.
El present, els dius, és només una acumulació d’espais somiats i temps que agonitzen per organitzar-se d’una altre manera.
Hi ha un compàs d’espera. Ella, sense deixar de badallar i amb una lentitud que t’excita, és desfà del seu kimono blanc. Estàs paralitzat entre el que ja no pot ser i el que ja ha estat. Navegues el relat. Ella s’aproxima al seu centre neuràlgic per fer-lo miques, per instaurar al interior del text la mecànica del desastre.
LE RÉCIT IMPOSSIBLE (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Elle se penche dans le coin de la page. Sa figure, minuscule, avance vers toi.
Bientôt tu la verras plus près, maquillée comme une actrice japonaise, en te offrant son corps pale. Avant qu’il soit trop tard, il te faudra te hâter pour mener à bien ce récit.
Dans les marges du texte murmurent des personnages qui sollicitent leur entrée, son droit à intervenir dans la trame. Tu essaies de les convaincre que il n’existe pas de trame, que la narration n’appartient plus déjà au temps habituel de l’écriture.
Le présent, tu leur dit, est seulement une accumulation d’espaces rêvés et des temps qui agonisent pour s’organiser d’une autre façon.
Il y à un une mesure d’attente. Elle, sans arrêter de bailler et avec une lenteur qui t’excite, se défait de son kimono blanc. Tu es paralysé entre ce qui ne peut plus être et puis ce qui a déjà été. Tu navigues dans le récit. Elle s’approche à son centre névrotique pour l’émietter, pour instaurer au intérieur du texte la mécanique du désastre.
SEIS BAGATELAS PARA UN CUARTETO DE CUERDA
(Original José Vidal Valicourt)
La caravana mortuoria bajo el sol del cementerio. Los amplios frigoríficos cerrados al vacío. Silencios demorados de Anton Webern.
El largo, interminable padrenuestro. Duele meter el contrabajo en la fosa común. El rascado de palas y espátulas, la tenaz percusión del pico y la ronca blasfemia de los albañiles bajo el sol atronador del mediodía.
Pensamos en el fuego: un contrabajo incendiado es siempre más digno que un contrabajo sepultado. Las cigarras no han faltado a la cita.
Todos lloramos detrás de nuestras gafas negras. Es un llanto callado y sin ojos. El cementerio nos recuerda a una ciudad norteafricana.
Pensamos en túneles que conectan con míseros descampados, con solares propicios al crimen. Cuánta piedra para la siesta eterna, cuánta montaña convertida en lápida. Aparecen por fin las cuerdas que sostendrán al cadáver en su descenso. “Pero el contrabajo es tan grande. Habrá que astillarlo.” Y así, hacha en mano, procedes al desbaste. El lamento de la madera es inenarrable. Suena Anton Webern distorsionado. Sobre los añicos del instrumento, depositas el arco.
Luego, sin decir palabra, la comitiva se va dispersando. Hay pésames distantes, llantos reprimidos y alguna que otra reverencia. El sol muerde.
El luto, como una mancha de miedo, avanza en sigilo por la explanada.
SIS BAGATEL·LES PER UN QUARTET DE CORDA
(Versió catalana Rosa Ramos)
La caravana mortuòria sota el sol del cementiri. Els amplis frigorífics tancats al buit. Silencis demorats de Anton Webern.
El llarg, interminable parenostre. Ficar el contrabaix a la fossa comú fa mal.
El fregat de pales i espàtules, la tenaç percussió del pic i la ronca blasfèmia dels paletes sota el sol tronador del migdia.
Pensem en el foc: un contrabaix incendiat és sempre més digne que un contrabaix sepultat.
Les cigales no han faltat a la cita. Tots plorem darrera les nostres ulleres negres. Es un plor callat i sense ulls. El cementiri ens recorda a una ciutat nord africana.
Pensem en els túnels que connecten amb mísers descampats, amb solars propicis al crim. Quanta pedra per la migdiada eterna, quanta muntanya convertida en làpida.
Apareixen per fi les cordes que sostindran al cadàver en el seu descens.
“Però el contrabaix és tan gran. L’haurem d’estellar.” I així, destral a la mà, procedeixes al desbast. El lament de la fusta és inenarrable. Sona Anton Webern distorsionat. Sobre el instrument esmicolat, diposites l’arc.
Desprès, sense dir una paraula, la comitiva és va dispersant. Hi ha condols distants, plors reprimits i alguna que altre reverencia. El sol mossega.
El dol, com una taca de por, avança sigil·losament per l’esplanada.
SIX BAGATELLES POUR UN QUATUOR À CORDES
(Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
La caravane mortuaire sous le soleil du cimentière. Les larges morgues fermés au vide. Silences différés d’Anton Webern.
Le long, interminable Nôtre Père. Mettre la contrebasse dans la fosse commune est douloureux.
Le frôlement des pales et spatules, la tenace percussion du pic et le blasphème rauque des maçons sous le soleil assourdissant du midi.
Nous pensons au feu. Une contrebasse incendiée est toujours plus digne qu’une contrebasse ensevelie.
Les cigales n’ont pas manqué le rendez-vous. Nous tous nous pleurions derrière nos lunettes noires. C’est un pleur silencieux et sans yeux le cimentière nous rappelle une ville nord africaine.
Nous pensions à des tunnels qui se rallient avec des terrains découverts miséreux, avec un terrain vague propice au crime. Quand bien pierres pour une sieste éternelle, quand bien de montagnes transformées en pierres tombales.
Apparaissent en fin les cordes qui soutiendrant le cadavre dans sa descente. « Mais la contrebasse est si grande. Il va falloir la briser » Et comme ça, hache à la main, tu procèdes au dégrossissement. Les lamentations du bois sont innombrables. Anton Weber se fait entendre dénaturé. Sur les miettes de l’instrument, tu déposes l’archet.
Puis, sans dire un mot, le cortège se disperse. Il y à des condoléances distantes, pleurs refoulés et quelques révérences. Le soleil mord.
Le deuil, comme une tâche de peur, avance discrètement sur l’esplanade.
ALUCINACIÓN CHINA (Original José Vidal Valicourt)
Hojeas el periódico: un tanque amenaza con aplastar a un hombre en la plaza de Tiananmen. No acabas de creértelo. Algo se está quebrando, el suelo que cede, una grieta que se abre, un dolor punzante que te atraviesa limpiamente las costillas para depositar su plomo en el centro de tu estómago. China está lejos, pero el tanque se encuentra debajo de tu nariz helada. Le ordenas que dispare. Crees perder el conocimiento, aunque ganas una visión: te ves a lomos de la Gran Muralla, intentando saltarla. No puedes contabilizar la duración exacta de la caída. Al otro lado te esperan más soldados. Cuando por fin te estrellas contra el suelo, ya no estás vivo, pero tampoco muerto.
Es un estado que no puedes describir con precisión. Es como si tu vida estuviese muerta o tu muerte fuese un mal simulacro, una especie de visión de conjunto, una sabiduría que te permitiera hablar como un desaparecido, como un ser invisible. Los gritos de los guardianes no consiguen arredrarte. Más bien te producen una hilaridad a todas luces temeraria. No los odias. Los compadeces. Ellos saben que su trabajo les degrada. Durante la escalada el sol ha batido como un gong de luz absoluta sobre tu cabeza. Esperas con resignación el tiro de gracia que te destroce la columna vertebral o te perfore la nuca. Todavía puedes oír sus dedos nerviosos jugueteando con el gatillo de las pistolas y unas palabras que no comprendes. Convocando unas fuerzas que creías inertes, te incorporas y echas a correr montaña abajo, esperando de nuevo el tableteo de las ametralladoras, un dolor agudo en la espalda o en el centro exacto de tu cerebro. Pero nadie dispara, nadie grita, nadie da órdenes de capturar al fugitivo. Lo único que oyes son tus risas. Te adentras en una vaguada asfixiante, superas lomas sarnosas, colinas calcinadas, te agotas en campos estériles, en arroyos secos, resbalas y te caes y te vuelves a incorporar como un autómata. El cañón del tanque te acaricia ahora los párpados, la nuez que se abulta en tu cuello, desciende por tu pecho dibujando círculos concéntricos.
Sigues hojeando el periódico: tras una serie de noticias banales descubres, en las últimas páginas, la esquela de Elsa.
AL·LUCINACIÓ CHINESA (Versió catalana Rosa Ramos)
Fulleges el diari: un tanc amenaça amb aixafar a un home a la plaça de Tiananmen. No acabes de creure-t’ho. Alguna cosa s’està fent fallida, el terra cedeix, una escletxa que s’obre, un dolor punxant que t’entravessa netament les costelles per dipositar el seu plom en el centre del teu estomac.La Xinaés lluny, però el tanc es troba sota el teu nas gelat. Li ordenes que dispari. Creus perdre el coneixement, encara que guanyes una visió: et veus a lloms dela Gran Muralla, intentant saltar-la. No pots comptabilitzar la duració exacta de la caiguda.
A l’altre costat t’esperen soldats. Quan a la fi t’estavelles contra el sòl, ja no ets viu, però tampoc mort.
Es un estat que no pots descriure amb precisió. Es com si la teva vida estigues morta o la teva mort fos un simulacre dolent, una espècie de visió de conjunt, una saviesa que et permetés parlar com un desaparegut, com un ésser invisible. Els crits dels guardians no aconsegueixen estamordir-te. Més aviat et produeixen una hilaritat clarament temerària. No els odies. Els compadeixes. Ells saben que la seva feina els degrada. Durant la escalada el sol ha batut com un gong de llum absoluta sobre el teu cap.
Esperes amb resignació el cop de gracia que et destrossi la columna vertebral o et perfori la nuca. Encara pots sentir els seus dits nerviosos jugant amb el gallet de les pistoles i unes paraules que no entens. Convocant unes forces que creies inertes, t’incorpores i et poses a córrer muntanya avall, esperant una altre vegada el esclafit de les metralladores, un dolor agut a la esquena o en el centre exacte del teu cervell. Però ningú dispara, ningú crida, ningú dona ordres de capturar al fugitiu. L’únic que sents son els teus riures. T’endinses en un tàlveg asfixiant, superes les tosses sarnoses, colines calcinades, t’esgotes en camps estèrils, en rierols secs, rellisques i caus i tornes a incorporar-te com un autòmat. El canyó del tanc t’acarona ara les parpelles, la nou del teu coll engruixeix, descendeix pel teu pit dibuixant cercles concèntrics.
Segueixes fullejant el diari: rere una sèrie de noticies banals descobreixes, a les darreres pagines, la esquela dela Elsa.
ALUCINATION CHINOISE (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Tu feuilletés le journal: un tank menace d’écraser un homme à la place Tienanmen. Tu n’arrives pas à le croire. Quelque chose est en train de se craqueler, le parterre qui cède, une brèche qui s’ouvre, une douleur pointue te traverse nettement les côtes pour déposer son plomb dans le centre de ton estomac.
La Chineest loin, mais le tank se trouve sous ton nez glacé. Tu lui ordonnes de tirer. Tu crois perdre la connaissance, encore que tu gagnes une vision : tu te vois au dos dela Grande Muraille, essayant de la sauter. Tu ne peux pas comptabiliser la durée exacte de la chute. De l’autre cote t’attendent encore plus de soldats. Quand en fin tu te fracasses contre le sol, tu n’es plus vivant, mais pas mort non plus.
Dans un état que tu ne peux pas décrire avec précision. C’est comme si la vie était morte ou ta mort était un mauvais simulacre, une espèce de vision d’ensemble, une sagesse que te permettais parler comme un disparu, comme un être invisible.
Les cris des gardiens ne réussissent pas à t’effrayer. Plutôt te produisent une hilarité clairement téméraire. Tu ne les hais pas. Tu les compatis. Eux savent que leur travail les dégrade. Pendant l’escalade le soleil s’est abattu comme un gong de lumière absolu sur ta tête. T’attends avec résignation le coup de grâce qui va détruire ta colonne vertébrale ou va te perforer la nuque. Tu peux encore entendre leurs doigts nerveux jouer avec la gâchette des pistolets et des paroles que tu ne comprends pas.
Evoquant des forces que tu croyais inertes, tu t’incorpores et te mets à courir montagne en bas, attendant à nouveau le claquement des mitrailleuses, une douleur aigu dans le dos ou dans le centre de ton cerveau. Mais personne ne tire, personne crie, personne ne donne des ordres de capturer au fugitif. La seule chose que t’entends son tes propres rires. Tu t’enfonces dans un talweg asphyxiant, surmontes coteaux galeux, collines calcinées, tu t’épuises en champs stériles, en ruisseaux secs, glisses et tu tombes et tu t’incorpores a nouveau comme un automate.
Le canon du tank te caresse maintenant les paupières, la pomme d’Adam se gonfle dans ton cou, et descends vers ta poitrine dessinant cercles concentriques.
Tu continues de feuilleter le journal : après une série de nouvelles banales tu découvres, dans les dernières pages, le faire-part de décès d’Elsa.
LAS HUELLAS DEL DELITO (Original José Vidal Valicourt)
Al besar su hombro izquierdo besaste también un cangrejo tatuado.
Al besar su vientre tenso besaste también un aro de plata y un símbolo hebreo.
Al besar con demora sus pezones besaste también dos pupilas dementes.
A lo largo de su cuerpo descubriste quemaduras de cigarrillo, moratones recientes y la leyenda punk no future.
Tú, a su lado, fuiste un soldado raso que regresaba a su patria con una derrota humillante sobre sus espaldas.
Al besar su frente besaste también una oscura premonición.
Al besar sus labios besaste también el final de la poesía.
LES TRACES DEL DELIT (Versió catalana Rosa Ramos)
Al besar la seva espatlla esquerra vares besar també un cranc tatuat.
Al besar el seu ventre tens vares besar també una anella d’argent i un símbol hebreu.
Al besar amb demora els seus mugrons besares també dues pupil·les dements.
Al llarg del seu cos descobrires cremades de cigarreta, morats recents i la llegenda punk no future.
Tu, al seu costat, vares ésser un soldat ras que tornava a la seva pàtria amb una derrota humiliant sobre les esquenes.
Al besar el seu front besares també una obscura premonició.
Al besar els seus llavis besares també el final de la poesia.
LES TRACES DU DELIT (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Au moment d’embrasser son épaule gauche t’as embrasse aussi un crabe tatoué.
Au moment d’embrasser son ventre tendu t’as embrasse aussi un anneau d’argent et un symbole hébreux.
Au moment d’embrasser en t’attardant ses mamelons t’as embrasse aussi deux pupilles déments. Tout au long de son corps t’as découvert de brûlures de cigarette, des bleus récents et la légende punk no future.
Toi, a ses cotes, t’as été un simple soldat que revenait à sa patrie avec une défaite humiliante sur les épaules.
Au moment d’embrasser son front t’as embrasse aussi une obscure prémonition. Au moment d’embrasser ses lèvres t’as embrasse aussi la fin de la poésie.