El Yoreh (Original Mois Benarroch)
Yoreh en hebreo es ‘Primera lluvia.’

Todo pasará en octubre
Después del Yoreh
es un año nuevo

Todo pasará en octubre
Ganaré un premio
mis poemas serán tan buenos
que las mujeres se desmayarán

En octubre

después de la primera lluvia
mi esposa me amará
y mis hijos serán bellos
en octubre gotas de lluvia
se convertirán en oro
en mis manos

Todo pasará en octubre
Ganaré la lotería
la polución desaparecerá
y descubriremos que el siglo veinte
fue sólo un sueño
y podremos ver la luz del sol
en octubre
la luz será hermosa.

Le Yoreh (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)
Yoreh en hébreu est ‘La première pluie.’

Tout arrivera en octobre.
Après le Yoreh
c’est une nouvelle année.

Tout arrivera en octobre.
Je gagnerai un prix
mes poèmes seront si bons
que les femmes vont s’évanouir.

En octobre

après la première pluie
mon épouse m’aimera
et mes enfants seront beaux
en octobre des gouttes de pluie
se transformeront en or
dans mes mains

Tout arrivera en octobre.
Je gagnerai la loterie
la pollution disparaîtra
et nous découvrirons que le vingtième siècle
à été qu’un rêve
et nous pourrons voir la lumière du soleil
en octobre
la lumière sera belle.

La Hípica (Original Mois Benarroch)

Tráeme, tráeme un cuchillo frontal.
Sustrae hojas perdidas para siempre
poemas cortados por ruidos
y semejantes,

Tráeme, tráeme un caballo cabal
una monja marroquí, los ojos
perdidos del mendigo en frente de la escuela
y ponte a correr hacia la clase

Tráeme, tráeme una portera postrera
un camino que pasa por Xauen
las espinas de lenguados enormes
y después échame, échame al mar
o a la piscina de la hípica, allí
me esperan las memorias olvidadas, el miedo.

Caballos

Y
Vendrán, vendrán corriendo
cabalgando
caballos azules negros y grises
caballos olvidados
caballos de todos los siglos
vendrán
a aplastar cuanto vean
todo
hombres mujeres y niños
y burros y zorros y perros y gatos
Vendrán
más y más caballos
y nadie podrá pararlos
ni bombas atómicas
ni gases ni química ni virus
serán los caballos más fuertes que existieron
caballos que recuerdan todas
las injusticias hechas y por hacer
y el hombre se preguntará
por qué en mi tiempo
por qué mi casa
por qué mi familia y mis hijos
y nadie podrá responder
los caballos azules, los caballos celestes
esos serán los peores
acabarán con inmuebles de doscientos pisos
destruirán tanques y aviones
soplando sobre ellos
y el presidente calmará
y los especialistas analizarán
y los televisores hablarán
pero nada ayudará
vendrán más y más caballos
de ningún lado
caballos que aparecen de pronto
en frente de gente andando por las calles
y tú, en la cama, me mirarás
desesperada, esperando mi rescate
te miraré y de pronto me
convertiré en
caballo rojo.

L’Hippique (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Amène-moi, amène-moi un couteau frontal.
Soustrait des feuilles perdues à tout jamais
des poèmes découpés par des bruits
et des choses semblables,

Amène-moi, amène-moi un cheval complet
une marocaine religieuse, les yeux
perdus du mendiant en face de l’école
et vas-y cours vers la classe.

Amène-moi, amène-moi une concierge ultérieure
un chemin qui passe à Chefchaouen
les épines des énormes soles
et après jette-moi, jette-moi à la mer
o a la piscine de l’hippique, là-bas
m’attendent les mémoires oubliées, la peur.

Des chevaux

Et
Viendront, viendront en courant
chevauchant
des chevaux bleus noirs et gris
des chevaux oublies
des chevaux de touts les siècles
viendront
écraser tout ce qu’ils voient
tout
hommes femmes et enfants
et ânes et renards et chiens et chats
Viendront
de plus en plus de chevaux
et personne ne pourra les arrêter
ni bombes atomiques
ni des gazes ni chimiques ni virus
seront les chevaux plus forts qui ont existé
chevaux qui rappellent toutes
les injustices faites et à faire
et l’homme se demandera
pour quoi dans mon temps
pour quoi chez moi
pour quoi ma famille et mes enfants
et pour quoi personne peut répondre
les chevaux bleus, les chevaux ciel
ceux là seront les pires
finiront avec immeubles de deux cents étages
détruiront des tanks et des avions
soufflant sur eux
et le président rassurera
et les spécialistes analyseront
et les télévisions parleront
mais rien n’aidera
viendront de plus en plus des chevaux
sortis de nulle part
chevaux qui arriveront d’un coup
en face des gens marchant dans les rues
y toi, sur le lit, tu me regarderas
désespéré, espérant mon sauvetage
et regarderais et d’un coup je me
transformerait en
cheval rouge.

El Futuro (Original Mois Benarroch)

El futuro es la acera de enfrente
el hombre que viene hacia ti
la mujer que no te ve
el autobús tomando a la izquierda
el avión que no aterriza en su aeropuerto
las luces apagadas.

La gitana

En cada puerto me espera
una gitana manca
con un bebé circuncido
y yo no llego por más que intento
porque las olas son de sangre
y la espuma es una ventana
que me lleva a otra ola
que me lleva a otro mar
que me lleva a una orilla desierta
a un desierto sin agua
y en cada puerto me espera una manzana
y un reloj estropeado que marca las horas
en una mano que ya no existe.

L’Avenir (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

L’avenir c’est le trottoir d’en face
l’homme qui viens vers toi
la femme qui ne te vois pas
le bus qui tourne à gauche
et l’avion qui n’atterris pas dans son aéroport
les lumières éteintes.

La gitane

À chaque port m’attends
une gitane manchote
avec un bébé circoncis
et moi, même en essayant je n’arrive pas à temps
parce que les vagues sont de sang
et l’écume est une fenêtre
qui me mène a une autre vague
qui me mène a une autre mer
qui me mène a une rive déserte
à un désert sens eaux
et à chaque port m’attends une pomme
et une montre abîmé qui marque les heures
dans une main qui n’existe plus.

Camino en la espalda (Original Mois Benarroch)

Pasos de barro en el mar
orilla destruida por la espuma.
Tus ojos amor no dicen nada
la historia se refleja en ellos
Como un libro que ya nadie lee.
Tus manos mamá no abrazan
los críos son demasiado grandes
son un poema que fue risa.
Pasos sobre montes deshabitados
aldeas de hombres desaparecidos
de la noche a la mañana, otoño
eterno, pasos, paz impenetrable
y tu mirada, hermano muerto,
tu mirada creciendo en mi memoria
a dimensiones monstruosas,
diciéndome, no es ese el camino
el camino en tu espalda está borrado.

Hasta luego

Me voy de mi casa, dejo
mi ciudad, mi país,
dejo mi planeta, pero
siempre con los mismos zapatos

Me voy, sí, siempre yéndome
buscando la otra orilla
el otro árbol, la otra esquina
sin moverme porque ya en ella estoy

Todo es posible menos nuestro encuentro
si nos encontramos todo será imposible.

Chemin dans le dos (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Des pas de boue dans la mer
bord détruit par l’écume.
tes yeux mon amour ne disent plus rien
l’histoire se reflète en eux
comme un livre que personne ne lit plus.
Tes mains maman ne serrent plus dans les bras
les mômes sont trop grands
sont un poème qu’a été rire,
des pas sur collines déshabités
bleds d’hommes disparus
du matin au soir, automne
éternel, des pas, paix impénétrable
et ton regard, frère mort,
ton regard qui grandit dans ma mémoire
avec monstrueuses dimensions,
en me disant, que ce n’est pas ce chemin
le chemin dans ton dos est efface.

A toute à l’heure

Je m’en vais de la maison, je laisse
ma ville, mon pais,
ma planète, mais
toujours avec les même chaussures.

Je m’en vais, oui, toujours
à la recherche de l’autre rive
l’autre arbre, l’autre coin de rue
sans bouger puis que je suis déjà là.

Tout est possible sauf notre rencontre
si nous nous rencontrons tout sera impossible.

La orilla del otro (Original Mois Benarroch)

En la orilla del mar
entre agua y arena
nace mi vida
entre sal y agua
mis ojos se hacen azules
entre orilla y arena
mi piel resplandece
soy el del otro lado del mar
el de la otra orilla
la que dicen que no existe
al fin del mar
soy el sol que amanece
el sol que se acuesta
soy
el otro.

Promesas

Te prometo que un día
volveré con mis manos llenas
de mares
todos los mares serán tuyos
te traeré las orillas y las arenas
hasta tu casa
en aviones enormes
te lo prometo, ya sabes que yo
siempre cumplo mis promesas.

Les bords d’autrui (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Dans les bords de la mer
entre les eaux et les sables
est né ma vie
entre le sel et l’eau
mes yeux se font bleus
entre le bord et le sable
ma peau est resplendissante
je suis de l’autre coté de la mer,
celui de l’autre bord,
celui qu’on dit qu’il n’existe pas.
Au bout de la mer
je suis le soleil quand il se lève
le soleil quand il se couche
je suis
l’autre.

Des promesses

Je te promets qu’un jour
je reviendrai avec mes mains pleines
de mers
toutes les mers seront à toi
j’amènerai des bords et des sables
jusqu’à chez toi
en avions énormes
je te le promets, tu sais que
j’accompli toujours mes promesses

Memoria (Original Mois Benarroch)

Si la poesía es memoria
¿Qué es el recuerdo?
¿Y dónde están tus ojos
hermano
que recuerdo
tan marrones?
¿Dónde la mirada
de nuestras faltas
idioteces
ideas preconcebidas
y muertes inútiles?

Yo escribo para no olvidar
sobre todo
para no olvidar
lo que no recuerdo.

El primer Benarroch en Tetuán

Cuentan que el primer Benarroch de Tetuán
llego de Fez
con su hermano
que murió en el camino
y el lo llevó en su espalda hasta llegar
para que fuese enterrado como se entierra a un judío.

Y yo llevo a mi hermano sobre mi espalda
aunque murió al fin del camino
llevo a mi hermano
como el que guarda un viejo vino.

Tengo un largo cuento que contar
y no es el mío
es el de mis muertos
que me miran como un pino.

Mémoire (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Si la poésie est mémoire
Qu’est-ce que le souvenir?
Et ou sont tes yeux
mon frère, ceux que mon souvenir
remémore si bruns?
Ou est ton regard sur nos fautes,
idioties,
idées préconçues
et morts inutiles?
J’écris pour ne pas oublier
sur tout
pour ne pas oublier
ce que ne me reviens pas.

Le premier Benarroch à Tétouan

On raconte que le premier Benarroch à Tétouan
arrivait de Fez
avec son frère qui était mort en route
et qu’il a porté sur son dos jusqu’à
leur arrivé pour qu’il soit enterré
comme l’on enterre un juif.

Et moi je porte mon frère sur mon dos
même qu’il soit mort en route
je porte mon frère
comme celui qui préserve un vieux vin.

J’ai une longue histoire à raconter
et ce n’est pas la mienne
c’est celle de mes morts
qui me regardent comme un pin.

El dolor (Original Mois Benarroch)

El dolor viene a ponerse en las rodillas
pero es el alma la que grita
por los muertos
y los que van a morir

Los amigos, hijos, mujeres,
vidas perdidas, desperdiciadas
al viento, a barcos sin alas,
vidas perdidas para siempre
hijos no nacidos, nietos no mimados
mundos enteros, Abeles desconocidos
posibilidades que no serán

El dolor viene a ponerse en la cabeza
pero es el mundo el que grita
a través de nuestros cuerpos
cansados de tantas vidas inútiles.

La Douleur (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

La douleur vient aux genoux
mais c’est l’âme qui crie
pour les morts et pour ceux qui vont mourir.

Les amis, les enfants, les femmes,
vies perdues, gaspillées au vent,
à des bateaux sans ailes,
vies perdues pour toujours,
des enfants pas nés,
des petits-enfants pas chéris,
des mondes entiers,
des Abels inconnus,
possibilités qui n’existeront pas.

La douleur s’introduit dans la tête
mais c’est le monde qui crie
à travers nos corps
fatigués de tant de vies inutiles.

Muletas (Original Mois Benarroch)

Os dejo, os dejo marineros de la mancha
en mares negros, os dejo y me voy
no me tiren salvavidas sé muy bien
andar sobre estas aguas
no necesito vuestra ayuda
ni hipotecas futuras
las olas me bastan para andar
el olor de naranjas me llevan a mi tierra
y soy más libre que la libertad que podéis imaginar
más fuerte que toda la ayuda que intentáis darme
para que ande sobre muletas
para después decir que no sé nadar
ni siquiera andar sobre el asfalto
sobre el césped húmedo de la mañana

Eso es, por fin, me voy
que quede claro
no voy a volver.
Nunca.

Des Béquilles (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Je vous laisse, je vous laisse marins de la manche
en mers noires, je vous laisse et je m’en vais
ne me jetez pas de bouées de sauvetage
je sais très bien marcher sur ces eaux
je n’ai besoin de votre aide
ni d’avenirs hypothéqués
les vagues me suffisent pour marcher
l’odeur des oranges m’amène vers ma terre
et je suis plus libre, que toute la liberté que vous pouvez imaginer
plus fort que toute l’aide que vous essayez de me donner
pour que je marche sur mes béquilles
pour après pouvoir dire que je ne peux pas marcher
même pas marcher sur le bitume
sur le gazon humide du matin.

C’est ça, en fin, je pars
que ce soit clair
je ne reviendrais pas.
Jamais.

Nit de la Poesia–A peek into Catalan culture..


Arriba la primavera.

S’acaba l’hivern.
El nou cicle s’enceta anualment sense sorpresa.
Còmplices del sol, i les plantes creixents
els protocarionts fotosintetitzadors
la clorofil·la desperten, reverdint el marriment.
Vegetació que viu desvergonyida,
vers la llum a ple rendiment.
Acomiaden al marró malenconiós.
Cloroplast sense malícia.
i la seva obscura tristesa,
se’n tornen a no sé on,
fins la pròxima ombrívola decadència.
Innocent clorosi desarmada, sense llum, pigments desvestits.
Oblidem la fulla caiguda, d’hiverns pansits.
A les neures i sentiments descolorits, fem abatuda.

No hi ha altre camí, es un atzucac sense sortida.
El nou cicle s’enceta anualment sense sorpresa.
S’acaba l’hivern.

Rosa Ramos 2008 del Poemari «Biofotogènesi Poètica»

Le printemps arrive.

L’hiver s’achève.
Le nouveau cycle commence
chaque année, sans surprise.
Complices du soleil et
des plantes qui poussent
les Caroténoïdes photosynthétiques
la chlorophylle éveillent,
et reverdissant la mélancolie.
La végétation revit
sans honte,
vers la lumière à pleine capacité.
Ils reconduisent le gris mélancolique,
le chloroplaste sans malice et sa tristesse sombre,
qui repartent je ne sais ou,
jusqu’à la suivante décomposition ombragée.
Chlorose innocent désarmé,
sans lumière, pigments déshabillés.
Oubliez les feuilles flétries et tombés des hivers.
Les névroses et les sentiments décolorés,
nous les avons abattus.
Il n’y à pas d’autre voie, c’est une impasse.
Le nouveau cycle recommence
chaque année, sans surprise.
L’Hiver se termine.

Traduction française- Sarah Ben Barouch- 2011