La lengua en exilio (Original Mois Benarroch)

El exilio es el exilio
de la lengua
materna
¿Dónde están mis palabras?
las que eran sólo mías
aquí escucho, huelo, siento
palabras ajenas, tierras
desconocidas,
naranjos extraños,
por más que las hable
por más que las escriba
son putas palabras
palabras que nunca se entregan
letras que no puedo besar
sonidos que no puedo deletrear.

La langue en exile (Version française Rosa Ramos)

L’exile est l’exile
de la langue
maternelle
Ou sont-elles mes paroles?
celles qu’étaient seulement à moi
ici j’écoute, flaire, sens
paroles étrangères, terres
inconnues,
orangers étranges,
encore que je les prononce
encore que je les écrive
sont des putains des paroles
paroles que ne sont jamais remises
lettres que je ne peux pas embrasser
des sons que je ne peux pas épeler.

María (Original Mois Benarroch)

Encontré a María en París
ella era de Venezuela
y me preguntó algo sobre el antisemitismo
le explique lo que era ser Judío en Europa
o ser Judío en una escuela Francesa
cuando Vichy
y me miraba como si estuviese hablando Chino.

Después vino a Jerusalén
y frente al muro de las lamentaciones
le conté la historia de los Judíos
desde Abraham hasta los Griegos, los Romanos
Los Arabes,
y ella siguió mirándome
como a un extraterrestre.

Ella no discutía ni trataba de comprender
el antisemitismo
simplemente todo la parecía una locura
venía de un país en dónde no existe tal palabra.

Deseo encontrar más personas como ella
mirándote como si fueses un loco
cuando tratas de explicar el odio.

María (Version française Rosa Ramos)

J’ai rencontré María à Paris
elle était du Venezuela
et elle m’a demandé quelque chose à-propos de l’antisémitisme
je lui ai expliqué ce qu’était être juif en Europe
ou être juif dans une école française
à l’époque de Vichy
et elle m’a regardé comme si je lui parlais en Chinois.

Après elle est venu à Jérusalem
et devant le mur des lamentations
je lui ai raconté l’histoire des juifs
depuis Abraham jusqu’à les grecs, les Romains
Les Arabes,
et elle à continué a me regarder
comme à un extraterrestre.

Elle ne se disputait ni essayait de comprendre non plus
l’antisémitisme
simplement tout lui semblait une folie
elle venait d’un pays ou il n’existe pas cette parole.

Je désire rencontrer encore plus de gens comme elle
qui te regardent comme si t’étais fous
quand t’essaies d’expliquer la haine.