Antipoesía (Original Mois Benarroch)

Como Nicanor Parra escribo antipoemas
antipoemas para antipersonas en antilibros
antipoemas para anticriticos para antilectores
antipoemas para antiasnos en la antimateria
antielectrones en antiatomos para antisordos
en mi antiadaptacion literaria mundial
en la antitertulia de la antiliteratura
antipoemas para antieditores para antipremios
para anticorrectores para antieditoriales
no porque no me guste la poesía
y no porque no quiera a los críticos, sino porque
como todo antipoeta
solo sé escribir antipoemas.

Antipoèsie (Version française Rosa Ramos)

Comme Nicanor Parra j’écris d’antipoèmes
antipoèmes pour antipersones dans antilivres
antipoèmes pour anticritiques pour antilecteurs
antipoèmes pour antiânes dans l’antimatière
antielectrons dans antiatomes pour antisourds
dans mon antiadaptation littéraire mondial
dans l’anticercle de la antilittérature
antipoèmes pour antiediteurs pour antiprix
pour anticorrecteurs pour antimaisonsdédition
non pas parce que je n’aime pas la poèsie
et non pas parce que je n’aime pas les critiques, mais parce que
comme tout autre antipoète
je ne sais que écrire des antipoèmes.

VALLEJO (Original Mois Benarroch)

Andando por París
y pensando en Vallejo
y en Georgette

No tengo hambre
ni vivo en París

me pregunto qué encontraba yo en esta ciudad
por qué soñaba tanto en vivir aquí
c’est comme un soutien-gorge
sans seins

Y pienso en César
de hambre
César
que no era Julio César
ni siquiera Junio César

Pienso en su hambre
en sus delirios
viendo a todos pegándole
en su guerra de España
y en su muerte de hambre
tan romántico
y tan pobre

Desde los valles de Perú
un medio indio invadido
por la locura europea
en este París

en el que cada año se abre
una nueva Fnac
y cada día hay más pobres
en este mundo que no se divide
entre los que ganan más y los que ganan menos
sino entre un 80% que trabaja
y un 20% que no.
Siempre una parte de la humanidad
estuvo dispuesta a sacrificar
a la otra parte.

VALLEJO (Version française Rosa Ramos)

Je marche dans Paris
et je pense à Vallejo
et à Georgette

Je n’ai pas faim
et je ne vis pas à Paris

je me demande qu’est-ce que je lui trouvais à cette vile
pour quoi je rêvais tant de vivre là
c’est comme un soutien-gorge
sans seins
*

Et je pense à César
de faim
César
que n’était pas Julius César
ni encore June César

Je pense à sa faim
à ses délires
voyant tout le monde le frapper
dans sa guerre en Espagne
et de sa mort de faim
si romantique
et si pauvre

Depuis les vallées du Pérou
un moitié indien envahît
par la folie européenne
dans ce Paris

dans lequel chaque année on ouvre
un nouvel Fnac
et chaque jour il y a plus de pauvres
ce monde qui n’est pas divisé
entre ceux que gagnent plus et ceux qui gagnent moins
mais entre un 80% qui travaille
y un 20% que ne le font pas.
Toujours une partie de l’humanité
à été prête à sacrifier
l’autre.
* (Note de la traductrice: La phrase est en français dans l’original)