Otra mano (Original Mois Benarroch)

He perdido muchas manos
Y las dos que me quedan
Son para abrazarte a ti

He perdido muchas piernas
Y las dos que me quedan
Son para ir hacia ti

He perdido muchos corazones
Y el corazón que me queda
Es para batir en ti

He perdido muchos sueños
Y el sueño que me queda
Es soñar contigo.
Es que el amor te hace idiota
Te enamoras de una mujer
Y después te pasas meses queriendo sólo escribir su nombre
Y te amo, te quiero, mi amor, mi vida.

El amor es lo peor que hay para la poesía
Y lo peor que le puede pasar a un poeta.

Ah, pero después viene lo mejor cuando el amor desaparece
Y destroza tu corazón
Entonces
Es cuando escribes los mejores poemas
De tu vida
Que ya ni quieres vivir.
Te quiero pedir perdón
Porque no te esperé
Más
Y me casé
Y porque no te busqué suficientemente
Y no tuve paciencia
Y creí en la ilusión
Y perdón
Porque no te encontré
Cuando estabas tan cerca
Porque estaba metido en mí mismo
Y en mi egoísmo
Y perdón
Por no haber estado contigo cuando
Me necesitabas
Y necesitabas mi mano
Y mi mirada.

Perdón
Por no haber creído bastante
En mi destino
Y en el milagro
Por haber creído que el tiempo
Se mueve
Y por no haber cambiado el tiempo
Cuando podía.

Y ahora este Kipur:
Le pido a Dios que nos abra
El camino
Que nos abra caminos
Puentes
Hacia nuestro yo profundo.
Caminos
En el destierro del mundo
En el exilio del universo
Y en los templos destruidos
Para que podamos
Andar descalzos
En la arena mojada
Hasta la cima.

Nadaba en la nada
Nadaba contra ponientes
Y contra levantes
Y sobrevivía
Sobre olas y mareas.
Mareos y lunas
Y entonces
Vi un faro
Y me gustó su luz
Y ahora sé cual es mi rumbo.
Pero…
Sólo sé ir hacia ti…
Las olas ya no me molestan
Las tempestades tienen sentido
Y los barcos que nunca me veían
Todos quieren salvarme.
Pero yo
Ya no quiero que me salven
Voy hacia tu luz
Vivo en ir hacia tu luz.

Cuando

Cuando pienso en ti
Soy de nuevo un adolescente
Y todo es posible en el mundo

Cuando pienso en el mundo
Soy un anciano con un bastón
Y no puedo ni andar un paso.

Y cuando paso por tu casa
De noche
Como un sonámbulo borracho
Y te canto serenatas
Soy eso
Un borracho más
Enamorado.

Y cuando me hablas por teléfono
Cuando veo como te pones roja
Cuando te leo mis poemas
Cuando te abrazo a la distancia
Y me besas en el oído
Pobre oído
Mi pobre oído
Que sólo oye la mitad de tu beso.
Así te digo
Te beso la teta derecha
Y me pongo rojo
Y sudo
Y se calienta mi cara
Y también la tuya…

¿Y esto qué es?
¿Pero esto qué es?
Tenemos ya muchos años
Y es que esto no pasa
Esto no se hace
Esto pasa en la adolescencia
Pero aunque ande con un bastón.

Que sentiré
Lo mismo

Lo mismo
Lo sé
Como yo mismo.

Une autre main (Version française Rosa Ramos)

J’ai perdu beaucoup des mains
Et les deux qui me restent
Sont pour te serrer

J’ai perdu beaucoup des jambes
Et les deux qui me restent
Sont pour aller vers toi

J’ai perdu beaucoup des coeurs
Et le cœur qui me reste
Il est pour battre chez toi

J’ai perdu beaucoup des rêves
Et le rêve qui me reste
C’est de rêver avec toi.
C’est que l’amour te rend idiot
Tu tombes amoureux d’une femme
Et après tu passes des mois voulant seulement écrire son nom
Et des je t’aime, je te veux, mon amour, ma vie.

Et l’amour c’est la pire chose qu’il y à pour la poésie
Et le pire qui peut lui arriver à un poète.

Ah, mais après viens la meilleure quand l’amour disparaît
Et mets en pièces ton cœur
Alors
C’est quand t’écris les plus beaux poèmes
De ta vie
Quand tu ne veux même plus vivre.
Je veux te demander pardon
Parce que je ne t’ai pas attendu
Encore un peu
Et je me suis marié
Et parce que je ne t’ai pas cherche suffisamment
Et je n’ai pas eu la patience
Et j’ai cru à l’illusion
Et pardon
Parce que je ne t’ai pas trouve
Quand tu étais si près
Parce que j’étais immergé en moi même
Et dans mon égoïsme
Et pardon
Par ne pas avoir été avec toi quand
Tu avais besoin de moi
Et t’avais besoin de ma main
Et mon regard

Pardon
Parce que n’ai pas assez cru
à ma destinée
Et au miracle
Pour avoir cru que le temps
bougeais
Et pour ne pas avoir changé le temps
Quand je le pouvais.

Et maintenant ce Kippour:
Je demande à Dieu qu’il nous ouvre
Le chemin
Qui nous ouvre des chemins
Ponts
Vers notre moi profond.
Chemins
En exile du monde
En exile de l’univers
Et aux temples détruits
Pour que nous puissions
Marcher pieds nus
Dans le sable mouillé
Jusque le sommet.

Je nageais dans le néant
Nageais contre des occidents
Et contre des orients
Et je survivais
Sur des vagues et des marées.
Vertiges et lunes
Et alors
J’ai vu un phare
Et j’ai aimé sa lumière
Et maintenant je sais quelle est ma destinée
Mais…
Je sais seulement aller vers toi…
Les vagues ne me dérangent plus
Les tempêtes ont leur sens
Et les bateaux que ne me voyaient jamais
Veulent touts me sauver maintenant.
Mais moi
Je ne veux plus être sauvé
Je vais vers ta lumière
Je vis allant vers ta lumière.

Quand

Quand je pense à toi
Je suis à nouveau un adolescent
Et tout es possible dans le monde

Quand je pense au monde
Je suis un homme âgé avec une canne
Et je ne peux même donner un pas.

Et quand je passe chez toi
La nuit
Comme un somnambule ivre
Et je chanté des sérénades pour toi
Je suis ça
Un ivrogne de plus
Amoureux.

Et quand tu me parles au téléphone
Quand je vois que tu rugis
Quand je te lis mes poèmes
Quand je t’embrasse dans la distance
Et tu m’embrasses l’oreille
Pauvre oreille
Ma pauvre oreille
Que n’entends que la moitié de ton baiser.
Ainsi je te dis
Je t’embrasse le sein droit
Et je rougis
Et je transpire
Et mon visage se chauffe
Et aussi le tien…

Et c’est quoi ça?
Mais que c’est quoi ça?
Nous avons déjà trop d’années
Et ça n’arrive pas
Ça ne se fait pas
Ça n’arrive que à l’adolescence
Mais même si marche avec une canne.
Je sais
Que je vais sentir
Le même.

Le même
Je le sais
Comme moi-même.

Son tristes las mañanas en Jerusalén (Original Mois Benarroch)

Cuando me despierto y no te veo
Tristes son como las mañanas tristes
Y cuando no te veo no veo nada
Tristes
Mis manos van hacia ti y no estás.

Tristes
Mis ojos te buscan y sienten la ceguera,
Tristes
Mis oídos oyen una voz lejana, tu voz
Desde ellos mismos.
Son tristes los versos por la mañana
Cuando no estás, cuando no eres
La que se despierta a mi lado…
Cuando siento tus senos en mis manos
Tu cuerpo sobre mi cuerpo
Como si estuvieses aquí cuando no estás
Y más fuerte que toda realidad
Se sobreponen sobre toda mi lógica.

Por un momento lejos de ella me siento feliz
Pero no creo bastante en la posibilidad del milagro
En la cárcel de la materia de la que me libero
Y vuelvo a la tristeza de las mañanas tristes en Jerusalén.
Cuando estás y no estás, cuando más que nunca eres mía
Y menos que nunca estamos juntos.

Cuando la realidad se divide
Y vivimos en las contradicciones
Son tristes las ventanas por la mañana
Tristes y tan felices.

Sont tristes les matins à Jérusalem (Version française Rosa Ramos)

Quand je me réveille et je ne te vois pas
Sont tristes comme les matins tristes
Et quand je ne te vois pas je ne vois rien
Tristes
Mes mains vont vers toi et tu n’y es pas.

Tristes
Mes yeux te cherchent et sentent l’aveuglement,
Tristes
Mes oreilles sentent une voix lointaine, ta voix
sort d’elles mêmes.
Sont tristes les poèmes au matin
Quand tu n’y es pas, quand tu n’es pas
Celle qui se réveille à mes côtes…
Quand je sens tes seins dans mes mains
Ton corps sur mon corps
Comme si t’étais là alors que tu n’y es pas
Et plus fort que toute autre réalité
Se superpose sur ma logique.

Par un moment loin d’elle je me sens heureux
Mais je ne crois pas assez à la possibilité du miracle
Dans la prison de la matière auquelle je me libère
Et je reviens à la tristesse des matins à Jérusalem.
Quand tu es là et tu n’y es pas, quand plus que jamais tu es à moi
Et moins que jamais nous sommes ensemble.

Quand la réalité se divise
Et nous vivons dans les contradictions
Sont tristes les fenêtres au matin
Tristes et si heureuses.

Mikveh * (Original Mois Benarroch)
Cuando vuelvas del Mikveh
Ponte un poco de perfume
Pero no tanto.
Quiero oler el olor del agua

Agua pura en tus pechos
Agua de lluvias y ríos
Agua de mares y espejos
Agua de amaneceres míos

Cuando vuelvas del Mikveh
Cómprame una caja de cerillas
Yo te esperaré bebiendo café
En nuestra silla preferida.

Ven con tu cara tímida
Con tus manos de niña
Acaríciame a través del agua
A través de las burbujas marítimas.

Bésame con la humedad de las cimas
Bésame con la blancura de las nubes
Bésame con el pasado y el futuro
Bésame con tus manos de arena.

Cuando vengas del Mikveh
Mírame a los ojos y métete
En mis ojos, penétralos hasta
Que sólo pueda verte a ti.

*Mikveh, es el baño tradicional judío. La mujer está permitida al hombre cinco días después de la menstruación, y después que va al baño del Mikveh que tiene que estar compuesto de aguas naturales: De manantial, río, mar o lluvia.

Mikveh * (Version française Rosa Ramos)
Quand tu reviennes du Mikveh
Mets-toi un peu de parfum
Mais pas trop.
Je veux sentir l’odeur de l’eau

D’eau pure dans tes seins
D’eau de pluies et des fleuves
D’eau de mers et miroirs
D’eau de mes petits matins

Quand tu reviennes du Mikveh
Achètes-moi une boîte d’allumettes
Je t’attendrais en buvant du café
Dans notre chaise préfère.

Viens avec ton visage timide
Avec tes mains de petite fille
Caresses-moi à travers l’eau
à travers des bulles maritimes.

Embrasse-moi avec l’humidité des sommets
Embrasse-moi avec la blancheur des nuages
Embrasse-moi avec le passé et l’avenir
Embrasse-moi avec tes mains de sable.

Quand tu reviennes du Mikveh
Regarde-moi aux yeux et introduis-toi
Dans les miens, pénètre-les jusqu’à ce
que je ne vois que toi.

*Mikveh, c’est le bain traditionnel juif. La femme est permise à l’homme cinq jours après la menstruation, et après qu’elle soit allée au bain du Mikveh, qui doit être composé d’eaux naturelles : De source, fleuve, mer ou pluie.

Piernas (Original Mois Benarroch)

Te duelen las piernas me duelen las piernas
Tienes miedo de ir
A donde te llevan
A tus libros impresos
A tus palabras enfrente del mundo
Tienes miedo que te lleven a mí
Y no quieres ir
Quieres que te lleven.

Te duelen las piernas me duelen las piernas
Nuestro dolor dibuja un arco iris
Nuestros colores salvan al mundo del diluvio
Y cuando lloras, mí querida llorona,
Soy el llorón de mi infancia.

Te duelen las piernas me duelen las piernas
Y no vamos a ningún lado.
Casi paralizados por el miedo a la luz
A nuestra luz
Nos quedamos sentados en sillones
Con cuero destrozado.

Ábreme una puerta, una ventana
Una reja, un ojo, un oído.
Ábreme tus manos en patios mojados
Ábreme tu corazón como un cirujano
Ábreme mis cuerdas vocales
Mis ventanales, mis mil oídos sordos
Mis pantalones, mis faldas.
Ábreme mis átomos y mis electrones
Corre hacia mí
En pasillos de escuelas.
Corre en puertos desiertos
En ademanes
En medio de terremotos y maremotos.
Corre hacia mí después del incendio
Corre hacia mí en carreteras desiertas.

Ábreme tu puerta
Princesa de mis pensamientos
Sal de mi libro
Y entra
En mi cuarto.

Des jambes (Version française Rosa Ramos)

Tu as mal aux jambes j’ai mal aux jambes
Tu as peur d’aller
Là oú elles t’amènent
A tes livres imprimés
A tes paroles face au monde
Tu as peur que elles t’amènent jusqu’à moi
Et tu ne veux pas y aller
Tu préfères que l’on t’amène.

Tu as mal aux jambes j’ai mal aux jambes
Nos maux dessinent un arc-en-ciel
Nos couleurs sauvent le monde du déluge
Et quand tu pleures, ma chère pleurnicheuse,
Je suis le pleurnicheur de mon enfance.

Tu as mal aux jambes j’ai mal aux jambes
Et nous n’allons nulle part.
Presque paralyses par la peur à la lumière
A notre lumière
Nous restons assis dans des fauteuils
au cuir détériorer.

Ouvres-moi une porte, une fenêtre
Une grille, un oeil, une oreille.
Ouvres-moi tes mains dans les cours mouillés
Ouvres-moi ton cœur comme un chirurgien
Ouvres-moi mes cordes vocales
Mes baies vitrées, mes mille oreilles sourdes
Mes pantalons, mes jupes.
Ouvres-moi mes atomes et mes électrons
Cours vers moi
Aux couloirs des écoles.
Cours aux ports déserts
Aux gestes
Aux milieu des tremblements et des raz de marées.
Cours vers moi après l’incendie
Cours vers moi dans les routes désertes.

Ouvres-moi ta porte
Princesse de mes pensées
Sorts de mon livre
Et entre
Dans ma chambre.

Golondrina sobre el mar (Original Mois Benarroch)

Conocí la palabra golondrina
Antes de ver un pájaro
Venía de la boca de mi madre
Y de un verso de Bécquer.
Me gustaba mucho la palabra golondrina
Y no me parecía oscura
Pero el pájaro oscuro
Me asustaba..
Hoy ya soy
Una palabra golondrina
Y aunque no sea oscuro
Ni sepa volar
Me siento más golondrina que hombre
Sobre todo
Cuando planeo sobre el mar.

Si hay que escribir el poema que sea un puñal
Que sea una espada, que atreviese el globo
Que sea un martillo, que dé golpes, que brinque
Que se ponga sobre los árboles y chille, que sea
Una haza, un trueno, que sea un relámpago
Que sea una bomba, que sea un terremoto,
Que sea
Tormenta.

Pero no hay que escribir el poema
Se escribe solo
Cuando dejas el pensamiento dormir
Cuando el poeta deja a las palabras hablar
Dulces como la larva que se convierte en mariposa.
Saladas como el río que se convierte en mar
No hacen falta bombas
Ni caricias de las mujeres ajenas
Ni compasión de ricos,
Amante que me llevaste de tu mano a un taxi ajeno
Llévame ahora a las lisas praderas de tus años.
Prefiero estar lejos de ti
Que cerca de nadie.

Como el amputado
Que se define
Por el miembro
Ausente

Así yo
Me defino
Por mi distancia
De ti
Más
Tu distancia de mí.
Has cambiado, no andas igual
Tu sonrisa no es la de ayer
Tu mirada llega más lejos
El horizonte ya no es un límite

Has
Cambiado,
El camino ya no es el mismo
Ni los zapatos dicen las mismas palabras.
Te atas a lo conocido
Pero alrededor tuyo
Todos se dan cuenta:
Has cambiado.

Hirondelles sur la mer (Version française Rosa Ramos)

J’ai connu la parole hirondelle
Avant avoir vu un oiseau
Provenais de la bouche de ma mère
Et d’un vers de Bécquer.
J’aimais déjà beaucoup la parole hirondelle
Et elle ne me semblait pas obscure
Mais l’oiseau foncé
Me faisait peur
Aujourd’hui je suis déjà
Une parole hirondelle
Même si je ne suis pas obscure
Et je que ne sais pas voler
Je me sens plus hirondelle que homme
Sur tout
Quand je plane sur la mer.

S’il faut écrire le poème qu’il soit poignard
Qu’il soit une épée, que traverse le ballon
Qu’il soit un marteau, qui donne des coups, qui saute
Qu’il se mette sur les arbres et qu’il criaille, qu’il soit
Un lopin, un tonnerre, qu’il soit un éclair
Qu’il soit une bombe, qu’il soit tremblement de terre,
Qu’il soit
Orage.

Mais il ne faut pas écrire le poème
Il s’écrit tout seul
Quand tu laisses la pensée dormir
Quand le poète laisse aux paroles parler
Douces comme des larves qui deviennent papillons.
Salées comme le fleuve que deviens mer
Pas besoin des bombes
Ni caresses de femmes d’autrui
Ni compassion des riches,
Amoureuse tu m’as amené de ta main vers un taxi étranger
Amené-moi maintenant aux lisses prairies de tes années.
Je préfère être loin de toi
Que près de personne.

Comme l’amputé
Qui se définis
Par le membre
Absent

Je suis comme ça
Je me définis
Par ma distance
De toi
Plus encore
Ta distance de moi.
Tu as changé, tu ne marches pas pareil
Ton sourire n’est plus celui d’hier
Ton regard va plus loin
L’horizon n’est plus la limite

Tu as
Change,
Le chemin n’est plus le même
Et même les chaussures ne dissent plus les mêmes paroles.
Tu t’attaches au connu
Mais autour de toi
Tout le monde le voit:
Tu as changé

Mediodía (Original Mois Benarroch)
Espérame mañana a las doce
Vestida de blanco
A la hora en la que sales
De tu casa
A comprar el pan para el almuerzo.

A las doce exactas
Te veré
Y llegaré sobre un caballo blanco.
Pon tus dos manos alrededor
De mi mano derecha
Y te cogeré
Te subiré al caballo
Y te llevaré
A almorzar en
Un castillo.

Allí ya nadie podrá separarte de mí

Ya nadie

Menos tú.

Midi (Version française Rosa Ramos)

Attends-moi demain à midi
Habillé en blanc
A l’heure que tu sorts
De chez toi
Pour acheter le pain pour le déjeuner.

À midi pile
Je te verrais
Et j’arriverais sur un cheval blanc.
Mets tes deux mains au tour
De ma main droite
Et je te prendrais
Je te ferais monter sur le cheval
Et je t’amènerais
Déjeuner
Au château.
Là-bas plus personne ne pourra te séparer de moi

Plus personne

Sauf toi.

Quién (Original Mois Benarroch)

Y
Quién soy yo ya sin tus ojos
Quién sin tu mirada
Quién sin tu tristeza y tu belleza.

Quién en este mundo
Con su reloj retrasado
Con su pelos pelirrojos
Y sus abrigos desgastados.

Quién fuera de este mundo
Y quién en el río.

Quién soy yo sin tu mar
Mar maltratado
Mar poluto, mar desgastado
Mar sin peces, mar salado

Quién soy ya sin tu ya
Quién sin tu sí
Quién sin tu quién.

Qui (Version française Rosa Ramos)

Et

Qui suis-je maintenant sans tes yeux

Qui sans ton regard

Qui sans ta tristesse et ta beauté.

Qui dans ce monde

Avec son horloge atardé

Avec sa chevelure rousse

Et ses manteaux usées.

Qui en-dehors de ce monde

Et qui dans le fleuve.

Qui suis-je sans ta mer

Mer maltraitée

Mer polluées, mer usée.

Mer sans poisson, mer salée

Qui suis-je maintenant sans ton maintenant

Qui sans ton oui

Qui sans ton qui.

Los ríos tienen dos orillas (Original Mois Benarroch)

Hoy caminas por mi orilla
Y vences los mejores panes.
Mamo tus pezones con miel
Y ríes desde adentro tu risa.

Hoy caminas por mis panes
Y asustas a mis mejores amigos.
El día que te llevé al medio
Era un día de nieve salada.

Por eso el río es par
Y las hojas de tus manos son impares
Los amaneceres a tu lado
Ya no necesitan soles.

Los ríos que has reído
Te pertenecen a ti, no a Dios.

Les fleuves on deux rives (Version française Rosa Ramos)

Aujourd’hui tu chemines dans ma rive
Et tu gagnes les meilleurs pains
Je tête tes mamelons avec du miel
Et tu ris de l’intérieur de ton rire.

Aujourd’hui tu chemines dans mes pains
Et tu fais peur à mes meilleurs amis.
Le jour que je t’ai amenée au milieu
C’était un jour de neige salé.

C’est pour cela que le fleuve est pair.
Et les feuilles de tes mains sont impaires
Les petits matins à tes côtes
n’ont déjà plus besoin des soleils.

Les fleuves que tu as ri
C’est à toi à qui appartiennent, non pas à Dieu.

Elegir entre un dolor (Original Mois Benarroch)

Elegir entre un dolor y otro dolor es ser adulto
¿No?
Entre un espina y otra
Mil rosas que nos esperan
Entre una espina y otra
Y el mundo
Sigue riéndose de nosotros
Porque somos humanos

Ríos y charcos
Mares que sudan
Las vías del tren no llegan a su meta
Hay que elegir otro tren

Se acabaron los billetes
Y las mejores plazas son caras

Elegir entre un dolor y otro
Dolor
Es vivir
En caminos desconocidos
Elegir entre un tren
Y otro tren
Equivocarse
Y cambiar de trenes
En medio del viaje
Es vivir peligrosamente

No hay forma de volver atrás
No podemos seguir nuestros pasos
Lo desconocido nos da fuerza
El miedo nos lleva a nuestro balcón

Desde el balcón veremos
Otros que pasan
Pensando en sus dolores
Dolores de muelas
Y dolores de espalda
Lo que nos duele es el dolor
Es elegir entre un dolor
Y
Otro
Dolor

Esta vez voy a calzar nuevos zapatos
Nuevos de verdad
Diferentes en su forma y contenido
Zapatos hechos con mis manos
Esta vez el dolor será mío
Dolerá
Pero será
Mi dolor elegido.

Choisir entre deux maux (Version française Rosa Ramos)

Choisir entre une douleur et un autre c’est d’être adulte
Non?
Entre une épine et une autre
Mille roses qui nous attendent
Entre une épine et une autre
Et le monde
Se moque de nous
Parce que nous sommes humains

Fleuves et bassins
Des mers qui transpirent
Des voies ferrées qui n’arrivent nulle part
Il faut choisir un autre train

Les tickets se sont épuises
Et les meilleures places sont chères

Choisir entre une douleur
et une autre douleur
C’est vivre
en chemins inconnus
Choisir entre un train
Et un autre train
C’est de se tromper
Et changer de train
En plein milieu du voyage
C’est vivre dangereusement

On ne peut plus revenir
On ne peut plus suivre nos pas
L’inconnu nous donne la puissance
La peur nous mène à notre balcon

Depuis le balcon nous verrons
Des gens passer
En pensant à leur douleurs
Mal aux dents
Et mal au dos
Ce qui nous fait mal c’est la douleur
C’est de choisir entre une douleur
Et
Une autre
Douleur

Cette fois-ci je vais me chausser avec des nouvelles chaussures
Vraiment nouvelles
Différents dans sa forme et son contenu
Des chaussures faites avec mes mains
Cette fois-ci la douleur sera à moi
Ça blessera
Mais ça sera
Ma douleur choisi.

Nuestro día (Original Mois Benarroch)

Te veo otra vez entrando en el Cuzco
Veo tu forma de andar
Mitad para adelante mitad para atrás
Veo tu forma
De conquistar el espacio.

Sonrío otra vez

Veo tu luz
El café italiano tan malo
Y vamos a otro lado
Tengo el coche aparcado en segunda fila

Fuimos a ver libros
Me gusta ver libros
Dices
Digo
Aparcamos en el numero 357
Por la Gran Vía
Todos nos miraban
Como un OVNI
Aterrizando en una ciudad

Y si no nos miraban qué
Qué nos importa
Sonreías cuando viste mi libro
En la estantería
Entre tantos otros poetas
Tus labios decían
Este es mi poeta

Pensando si comprar el
único ejemplar de mi libro
Porque no quedaban más
O si lo dejábamos
Para que siguiera en la librería.

Preguntamos por un libro que no tenían.
Compramos revistas de literatura
Sonrisas en el Paraíso
Y ángeles para que nos acompañaran a todos lados.

Los ángeles son muy caros.
El Euro esta por las nubes
Te dije

Hacía mucho calor pero no sudaba
Sentía tu presencia como algo tan natural
Tan conocido
Como el dolor de mi espalda
Después de andar mas de una hora

Era de día
Era el día
Era nuestro día
Uno nuestro
Que nadie nos podía quitar
Ni los capitalistas ni los comunistas
Ni los editores que rechazan nuestros manuscritos
Ni maridos ni mujeres
Ni celos ni miradas desesperadas.
Nuestro día y nuestras horas
Nuestros números 3, 5 y 7
Nuestra forma de andar por el mundo
De hacernos espacio en la multitud

Era nuestro día
Un día que nunca olvidaremos
Un día que seguirá viviendo
Miles de años
Después de nuestras muertes
Un día eterno
En la eternidad de nuestra memoria eterna

Fue nuestro día
Y es nuestro día.
Notre journée (Version française Rosa Ramos)

Je te vois encore entrant dans le Cuzco
Je vois ta façon de marcher
La moitié en avant la moitié en arrière
Je vois ta manière
De conquérir l’espace.

Je souris encore

Je vois ta lumière
Le café italien si mauvais
Et nous partons ailleurs
J’ai garée la voiture en double file

Nous sommes allés voir des livres
J’aime voir des livres
Tu dis
Je dis
Nous nous garons au numéro 357
Á la Gran Vía (*)
Nos regardaient tous
Comme si nous étions un OVNI
Atterrant dans une ville

Et si eux ne nous regardaient pas
Qu’est-ce que ça pouvait nous faire?
T’as souris quand t’as vu mon livre
Dans l’étagère
Entre tans d’autres poètes
Tus lèvres disaient
Celui-là est mon poète

Pensant si acheter le
seul exemplaire de mon livre
Par ce que il n’y avait plus
O si on le laissait là
Pour qu’il soit encore dans la librairie

Nous avons demandé un livre qu’ils n’avaient pas.
Nous avons acheté des revues de littérature
Des sourires au Paradis
Et des anges pour qui nous accompagnent partout.

Les anges sont très chers.
L’Euro est monté aux nuages
Je t’ai dit

Il faisait très chaud mais je ne transpirais pas
Je sentais ta présence comme quelque chose si naturelle
Si connu
Comme la douleur de mon dos
Après d’avoir marcher plus d’un heure

Il était plein jour
C’était le jour
C’était notre journée
Une pour nous
Que personne ne pouvait plus nous enlever
Ni les capitalistes ni les communistes
Ni les éditeurs qui refusent nos manuscrits
Ni maris ni femmes
Ni jalousies ni regards désespères.
Notre jour et nos heures
Nos numéros 3, 5 et 7
Notre manière de marcher dans ce monde
De nous faire de l’espace dans la multitude

C’était notre journée
Un jour que jamais n’oublierons
Un jour que continuera de vivre
Des milliers d’années
Après notre mort
Un jour éternel
Dans l’éternité de notre éternelle mémoire

C’était notre journée
Et il est notre jour.

(*) La Gran Vía es l’une des principales artères de Madrid