EL DESPERTAR (Original Mois Benarroch)
Nunca me fui y vuelvo
Buscaba el camino
y estaba frente a mí.
Nunca te vi
y te añoro
Nunca te hice el amor
y te ame siempre
Y estabas allí
Volando sobre una esquina
Te veía y ya no te veía
Ibas y venías.

Y hoy vivo en tus memorias
Los caminos conocidos
andados solos
Se llenan de nosotros
los bailes sin amigos
Y las noches de soledad
Con otros y sin otros a nuestro lado
Se llenan de presencia.
Llenas mis días
y mis noches
Mis lágrimas y mis sonrisas
Llenas mi presente
y mi pasado se llena de ti.
Qué pudo ser ese pasado si en él no estabas
El tiempo y el espacio se hacen silencio
Silencio en el que oigo tus pasos
Ecos de los míos, ecos de los tuyos
de los míos, de los tuyos, infinitamente
y ya no sé quién anduvo por el retiro ayer
Quién lloró a los muros de las lamentaciones
Quién compró ese disco en el rastro
Quién besó esos labios
Ni quién perdió ese bolso.
Me repito que todo esto es imposible
pero si es posible el mar
eres posible tú.
Me convenzo que todo es humo
pero si es posible el fuego
Solo existes tú.
Me digo que es un sueño
del que voy a despertar
pero si es posible
el amanecer
si es posible el mundo
tu y yo somos el mundo
y te hablo de amor no de enamoramiento
y siento dolor en mi mano izquierda
dolor de una mano que busca tu mano
Y de pronto
es como si estuvieras aquí
te veo andar
por mis cuartos
Me besas y ríes a carcajadas
y lloras lágrimas que me esperaban
para salir.
De pronto desapareces
como si todo lo que nos pasa
fuese un desafío a la razón
Y al mismo tiempo
lo único que es lógico y racional
lo único cuerdo en este mundo
Que ha perdido para nosotros
Todo sentido, un mundo en el que nuestro
Pasado se ha quedado sin voz
Y nos ha dejado convertidos en huellas
Que ya ningún perro huele.

Y después lloro
Y quiero tomar el avión
Pero tengo miedo,
Miedo de verte
Miedo de asustarte
Miedo de tu miedo
Y miedo del mío

Dices que somos responsables
No me convences,
no sé si somos tan responsables.
Ni si puedo escribir
Versos tan tristes
Cuando sé que existes.

Le réveil (Version française Rosa Ramos)

Je ne suis jamais parti et je reviens
Cherchant le chemin
Et je l’avais en face.
Je ne t’ai jamais vu
Et tu me manques
Je ne t’ai jamais fait l’amour
Et je t’ai toujours aimé
Et t’étais là
Survolant le coin
Je te voyais et après je ne te voyais plus
Tu venais et tu t’en allais

Et aujourd’hui je vis dans tes mémoires
Les chemins connus
Cheminant tout seuls
Ils se remplissent de nous
Les soirées sans copains
Et les nuits de solitude
Avec d’autres et sans autres à nos cotes
Se remplissent de présence.

Tu remplis mes jours
Et mes nuits
Mes larmes et mes sourires
Tu remplis mon présent
Mon passé se remplit de toi
Qu’est-ce que aurait pu être ce passé si tu n’étais pas là
Le temps et l’espace se font silence
Silence dans lequel j’entends tes pas
Écho des miens, échos des tiens,
Des miens, des tiens, infiniment
Et je ne sais plus qui marchait au parc du retiro * hier
Qui a pleuré aux murs des lamentations
Qui a acheté ce disque à la brocante
Qui a embrassé ces lèvres
Ni qui a perdu ce sac

Je me dis que tout ça est impossible
Mais si la mer est possible
Toi aussi tu es possible
Je me convaincs que tout est fumée
Mais si le feu est possible
Seulement tu existes
Je me dis que c’est un rêve
Duquel je vais me réveiller
Mais si c’est possible
Le lever du jour
Si c’est possible le monde
Toi et moi nous sommes le monde
Je te parle d’amour
Mais non pas de tomber amoureux
Et je sens la douleur dans ma main gauche
Douleur d’une main que cherche ta main
Et soudain
C’est comme si t’étais là
Je te vois marcher
Dans mes chambres
Tu m’embrasses et ris aux éclats
Et pleures des larmes que m’attendaient
Pour sortir
Soudain tu disparais
Comme si tout ce qui nous arrive
Soit un défi à la raison
Et au même temps
La seule chose logique et rationnelle
La seule raisonnable dans ce monde
Qui a perdu pour nous
Tout son sens, un monde dans lequel nôtre
passé est resté sans voix
Et nous a convertis en traces
Que aucun chien ne renifle plus.

Et après je pleure
Et je veux prendre l’avion
Mais j’ai peur,
Peur de te voir
Peur de t’effrayer
Peur de ta peur
Et peur de la mienne.

Tu dis que nous sommes responsables
Tu n’es pas convaincante,
Je ne sais pas si nous sommes si responsables que ça
Je ne sais pas si je peux écrire
Des vers si tristes
Alors que je sais que tu existes.

*(NOTE DE LA TRADUCTRICE: El retiro c’est un parc qui porte ce nom à Madrid)

Un árbol tiene dos lados (Original Mois Benarroch)

Decías
Que todo era
Imposible
Y yo te decía
Que estamos más allá
Del tiempo y el espacio
Y que nuestros dobles
Viven otra vida
En la que no nos separamos
Se pasean por otras calles
Las mismas en las que todo
Nos parece imposible,

Y tú
Sonríes
Me dices
Cómo podría hacer eso
Pero es eso lo que haces
Lo que quieres hacer
Mientras unas hojas perdidas
Y equivocadas de estación
Caen de árboles de primavera

No quieres que me vaya
Pero tienes miedo de que me quede
Tienes miedo de dejar todo detrás
Todo lo que te hace sufrir tanto
Pero que es lo que tú eres
Y yo quiero destruir toda esta ciudad
Para construir un convento
En el que podamos
Quedarnos callados
Cada uno de un lado del árbol
Durante diez siglos.

Un arbre a deux côtes (Version française Rosa Ramos)

Tu disais
Que tout était
Impossible
Et je te disais
Que nous sommes plus loin
Du temps et de l’espace
Et que nos doubles
Vivent une autre vie
Dans laquelle nous ne nous séparons pas
Se promènent dans d’autres rues
Les mêmes ou tout
Nous parait impossible,

Et toi
Tu souris
Tu me dis
Comment pourrais-je faire ça?
Mais c’est ça ce que tu fais
Ce que tu veux faire
Tandis que des feuilles perdues
Et en dehors de leur station
Tombent d’arbres de printemps

Tu ne veux pas que je m’en aie
Mais tu as peur que je reste
Tu as peur de tout laisser derrière toi
Tout ce qui te fait tant souffrir
Mais c’est ce que tu es
Et je veux détruire toute cette vile
Pour construire un couvent
Dans lequel nous pourrons
Rester muets
Chacun a chaque côte d’un arbre
Pendant dix siècles.

Tilde sobre tilde (Original Mois Benarroch)

Eres la única mujer que me tilda
Pero
Otros
Te tildan a ti

A veces soy
Letra bajo tilde
A veces
Tilde sobre letra

Pero
Nunca somos
Esdrújulas.

Taxe sur Taxe (Version française Rosa Ramos)

Tu es la seule femme qui me taxe
Mais
D’autres
Te taxent

Parfois je suis
Lettre sous taxe
Parfois
Taxe sur lettre

Mais
Nous ne sommes jamais
Hypertaxes

La lección (Original Mois Benarroch)

Contigo no aprendí nada
Más que
A vivir en ti
Me pasé días pensando en tus ex
Amantes
Imaginando como te miraban
Y como los mirabas

Bajo sus cuerpos
A veces el sexo
Era ser ese amante del día
Que no fui
Ese extranjero
Que nunca se convirtió
En evidencia

Supiste muy bien decirme
Te amo
Pero no supiste
Amarme

Contigo aprendí todo
Menos
Lo que quería aprender.

La leçon (Version française Rosa Ramos)

Avec toi je n’ai rien appris
Seulement à
vivre en toi
J’ai passé des journées à penser à tes ex
amants
Imaginant comment ils te regardaient
Et comment tu les regardais
Toi
Sous leur corps
Parfois le sexe
C’était être cet amant du jour
Que je n’étais pas
Cet étranger
Que jamais ne s’est converti
En évidence

Tu as su très bien me dire
Je t’aime
Mais tu n’as pas su
M’aimer

Avec toi j’ai tout appris
Sauf
Ce que je voulais apprendre

Puente (Original Mois Benarroch)

Te espero bajo un puente
Sobre un río seco
Cerca del castillo
Y los caballos cabalgan
Sobre mi cabeza
Los oigo llorando
Pero tú no
Llegas

Te espero sobre un puente
Parisino
Un río muerto
Una ciudad que cae
Y tú no
Llegas

Te espero dentro de un tren
Que viaja sobre todos los puentes del mundo
Y cada vez que oigo tu voz
Mi voz se seca
Y las palabras se hablan hacia adentro
Se convierten en poemas
Que tú no oyes
Y que sólo las mujeres celosas solas
Leen.

Pont (Version française Rosa Ramos)

Je t’attends sous un pont
Sur un fleuve sec
Près du château
Et les chevaux chevauchent
Sur ma tête
Je les entends pleurer
Mais tu n’arrives pas

Je t’attends sur un pont
Parisien
Un fleuve mort
Une vile qui tombe
Et tu n’arrives pas

Je t’attends a l’intérieur d’un train
Qui voyage sur touts les ponts du monde
Et chaque fois que j’entends ta voix
Ma voix s’assèche
Et les paroles se parlent vers le intérieur
Se transforment en poèmes
Que tu n’entends pas
Et que seulement les femmes jalouses solitaires
Lissent.

La última mirada (Original Mois Benarroch)

Me mira con esa cara
Sentada al lado del que la besa
Diciéndome
Ya ves
Con quien estoy
Me ama, le digo que le amo
Pero sé muy bien que no es él
Al que buscaba
Pero tampoco eres tú
Aunque tienes la misma cara perdida
Tenemos eso en común
Pero tampoco eres tú el que busco
Tenemos caras de los que buscaron
Los que creyeron encontrar
Por haber buscado tanto
Tenemos cara de los
Que hemos perdido
En este rango.

Se levanta
Deja una propina
Me mira por última vez
Mujer desconocida
Desaparece de mi mundo
Mira mi cara desesperada
Mientras él
Le pone una mano en el culo
Y ella sonríe

No sé si a su mano
O a mí.

Le dernier regard (Versión française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Elle me regarde avec ce visage
Assise a côte de celui qui l’embrasse
En me disant
Tu vois
Avec qui je suis
Il m’aime, je lui dis que je l’aime
Mais je sais très bien que ce n’est pas lui
Qui je cherchais
Mais ce n’est pas toi non plus
Même si tu as la même tête perdue
Nous avons ça en commun
Mais tu n’es pas non plus celui que je cherche
Nous avons les têtes de ceux qui nous ont cherche
Ceux qui ont cru trouver
De trop avoir cherche
Nous avons le visage de ceux
Que nous avons perdu
Dans ce rang.

Il se lève
Il laisse un pourboire
Elle me regarde pour la dernière fois
Femme inconnue
Disparaît de mon monde
Regarde ma tête désespérée
Tandis que lui
Lui met la main dans les fesses
Et elle sourit.

Je ne sais pas si à cause de sa main
Ou de moi.

Un pasado futuro (Original Mois Benarroch)

Y esto que pasó
Hace ya cinco años
Gané un premio literario
Con un manuscrito
Corregido
Por tus ojos
Y te compré un anillo de oro
Con un rubí
¿Te gustan los rubíes?
Y cuando me diste las gracias
¿Cómo se puede dar tanto?
Sabíamos los dos que nunca te lo pondrías
Y que alguien lo heredará
Creyendo que es una simple
Piedra preciosa
Sin saber su historia
Sin saber
El color de nuestras memorias.

Un passé future(Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Ce qui c’est passé
Il y à déjà cinq ans
J’ai gagne un prix littéraire
Avec un manuscrit
Corrigé
Par tes yeux
Et je t’ai acheté une alliance en or
Avec un rubis
Est-ce que tu aimes les rubis?
Et quand tu m’as dit merci
Comment peut-on donner autant?
Nous savions tout les deux que jamais tu ne le mettrais
Et que quelqu’un va l’hériter
Croyant que ce n’est-ce que une simple
Pierre Précieuse
Sans savoir son histoire
Sans savoir
La couleur de nos mémoires

Te cantaré de ríos y de mares (Original Mois Benarroch)

Te cantaré de ríos y de mares
De olas que nunca ven truenos
Te contaré sobre barcos y sobre
Ballenas que comen miel de noche.

Te cantaré mi amor sobre amas
Que dejaron sus casas en busca de peces.
Te contaré sobre medusas que
Se convirtieron en sirenas.

Mírame, mis ojos son de cristal
Mis espaldas son mapas.

Mapas de tierras desconocidas
Mapas de colones futuros

Mírame soy la luna de luz propia
Soy el sol que no ciega.

Je te chanterai des fleuves et des mers(Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Je te chanterai des fleuves et des mers
De vagues que ne voient jamais des tonnerres
Je te raconterai sur les bateaux et sur des
Baleines qui mangent du miel la nuit.

Je te chanterai mon amour sur des maîtresses
Qu’ont laisse leurs maisons à la recherche de poissons.
Je te raconterai sur les méduses que
se sont converties en sirènes.

Regarde-moi, mes yeux sont en cristal
Mon dos des cartes.

Cartes de terres inconnues
Cartes de futurs colons

Regarde-moi je suis la lune avec sa propre lumière
Je suis le soleil qui n’aveugle pas.

No entiendo Original Mois Benarroch

No entiendo este mundo en el que no estamos juntos
Entiendo mejor las guerras, los genocidios, los terremotos
Nosotros, que somos unidad
Y que vivimos en la distancia de la materia
No entiendo el sentido de la nube sin lluvia.

No entiendo para qué sirven las palabras
Si no nos pueden unir
Si los mares que nos separan son
Más fuertes que ellas.

No entiendo la distancia en la unidad del corazón
Ni como baten los barcos cuando el naufragio es una mentira
Mientras nuestra distancia es la que crea
Las guerras y todos los desastres humanos.

No entiendo qué sentido tiene el mundo en la noche estrellada
Cuando estás lejos de mí y miras las mismas estrellas.
Ni para qué se molestó Dios en crearlo
Tan sin sentido, tan inhumano

Je ne comprends pas (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

Je ne comprends pas ce monde dans lequel nous ne sommes pas ensemble
Je comprends mieux les guerres, les génocides, les tremblements.
Nous, que sommes unité
nous vivons dans la distance de la matière
Je ne comprends pas les sens du nuage sans pluie.

Je ne comprends pas à quoi servent les paroles
Si elles ne peuvent pas nous unir
Si les mers qui nous séparent sont
Plus fortes qu’elles.

Je ne comprends pas la distance dans l’unité du coeur
Ni comment battent les bateaux quand le naufrage est un mensonge
Tandis que notre distance est celle que crée
Les guerres et touts les désastres humains.

Je ne comprends pas quel sens a le monde dans la nuit étoilé
Quand tu es loin de moi et regardes les mêmes étoiles
Ni pour quoi Dieu c’est embêté à créer
Cette absurdité, si inhumaine

Te espero
en una estación de tren
desierta

Poemas de amor y delirio (Original Mois Benarroch)

******

Vivir ahora con la sabiduría
De que nunca serás mía
De que existes sólo lejos de mí
Y de que
No entiendo por qué no
Nos encontramos antes
Que si tu exilio y el mío
Se hubieran encontrado
Ya exilio no existiría.

Pero es también saber
Que siempre en noches de frío soledad desespero
Siempre estabas aquí cerca en este mismo planeta

Y que cuando te sentía tan cerca de mi destierro
Era por que lo estabas.

Je t’attends
dans une gare de train
déserte

Poèmes d’amour et délire (Version française Sonia Soriano et Rosa Ramos)

******

Vivre maintenant avec la sagesse
que jamais tu ne seras à moi
que tu existes seulement loin de moi
Et que
Je ne comprends pas pourquoi
Nous ne nous sommes pas rencontres avant
Et que si ton exile et le mien
Se seraient rencontres avant
L’exile n’existerait plus.

Mais c’est aussi savoir
Que toujours dans les nuit froides de solitude et désespoir
T’étais toujours ici proche dans cette même planète

Et que quand je te sentais si proche de mon ostracisme
C’était parce que tu l’étais.